En présentant le projet de loi "Engagement et proximité", le ministre chargé des collectivités territoriales est venu pour tenter de rassurer les élus locaux avant les élections municipales de 2020
Lundi 28 octobre 2019 : Sébastien Lecornu (ministre auprès de la ministre de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, chargé des collectivités territoriales) est venu à la rencontre de maires normands à Pont-Audemer (Eure) afin de leur expliquer le projet de loi "Engagement et proximité" et répondre ainsi à leurs inquiétudes.
Parmi les 12 mesures présentées, la mise en place d'un soutien technique et juridique, l'assouplissement de la répartition des compétences entre la commune et l'intercommunalité, mais aussi la revalorisation des indemnités ou bien encore la prise en charge des frais de garde des enfants engagés par un conseiller municipal pour assurer ses missions.
Le blues des maires
A moins de six mois des élections municipales du 15 mars 2020, cette "opération séduction" fait écho au sentiment de découragement ou de ras-le-bol qu'éprouvent de nombreux maires. Des élus locaux (cela concerne aussi les adjoints) qui envisagent même de ne plus se représenter face aux difficultés rencontrées.Il y a une crise des vocations, il y a une crise dans l'engagement. La génération des maires et des adjoints au maire et des conseillers municipaux, entre 2014 et 2020, effectivement, avec la baisse dotations de l'Etat et la loi NOTRE il y a eu quand même un tout petit peu de vague à l'âme donc c'est vrai que déblayer un tout petit peu le terrain pour cette génération d'élus 2020-2026, qu'ils soient élus ou réélus, est plutôt quelque chose d'attendu !
En fait, les maires ils veulent surtout qu'on leur foute la paix et qu'on leur fasse confiance.
Et donc ce projet de loi y participe.
Sébastien Lecornu, ministre chargé des collectivités territoriales
Difficile d'être maire ?
Pascal Martin, ancien maire de Montville, et désormais sénateur s'exprimait (le 25 septembre 2019) sur les difficultés que rencontrent de nombreux maires. Certains ne se représenteront pas aux prochaines élections municipales. D'autres hésitent à se présenter. Une crise des vocations (et un manque de reconnaissance) provoquée aussi par l'intercommunalité et son défaut de démocratie directe et des transferts de compétences pas toujours compris par les administrés.Avec la construction des intercommunalités, certains maires ont du mal à s'y retrouver, avec aussi, il faut le dire, des incivilités avec des administrés qui ne respectent plus cette fonction. On représente l'Etat quand on est maire dans une commune, donc il faut retrouver la sérénité. Moi, au Sénat, je veux être un ardent défenseur des maires et des équipes municipales parce qu'ils font un travail en tout point remarquable, souvent au détriment de la vie familiale, très souvent au détriment de la vie professionnelle…
Donc il faut soutenir ces maires, il faut les encourager à poursuivre, il faut les accompagner, il faut les protéger !
Pascal Martin, sénateur de Seine-Maritime