Pour ce 11e samedi de mobilisation, les manifestants étaient appelés à se retrouver dans la capitale de l'Eure pour dénoncer les interdictions de manifestations dans ce département
Des représentants du "mouvement des gilets jaunes" de la Manche, de l'Orne, du Calvados et de la Seine-Maritime étaient présents à Evreux ce matin (samedi 26 janvier 2019) pour, symboliquement, dénoncer les difficultés rencontrées par leurs homologues de l'Eure depuis plusieurs semaines.
En effet le préfet de l'Eure avait pris ces dernières semaines des arrêtés interdisant les rassemblements et les manifestations.
L'occasion pour l'équipe de la rédaction de France 3 Normandie présente sur place de constater, qu'au-delà de ce rassemblement, de grandes divergences d'opinion fissurent l'apparente unité des plusieurs centaines de gilets jaunes rassemblés ce matin à Evreux.
Parmi les points de désaccord il y a l'annonce faite cette semaine de la candidature d'Ingrid Levavasseur aux élections européennes. L'aide-soignante euroise (elle habite Pont-de-l'Arche), devenue une figure emblématique des gilets jaunes très médiatisée, est très critiquée après son entrée en politique.
Europe et politique, sujets de discorde
Ce matin, sur le pavé d'Evreux, les gilets jaunes étaient plus que divisés sur le choix d'Ingrid Levavasseur.Anita n'est pas du tout d'accord avec elle et tient à le faire savoir :
On n'a rien à voir avec cette personne là ! Ingrid Levavasseur ? Non, pas du tout, on est pas du tout d'accord avec elle ! C'est juste parce que madame a besoin de se faire connaître ! Voilà, terminé !
Elle a eu ce qu'elle a voulu de son côté, et puis voilà ! Mais elle a rien à voir avec les gilets jaunes, mais, j'insiste bien, strictement rien à voir…
Un peu plus loin dans le cortège, Lorenzo, un autre manifestant, n'est pas contre, quant à lui, que le mouvement des gilets jaunes s'invite, comme l'a fait Ingrid Levavasseur, dans la campagne des élections européennes :
Donc on voit qu'on a des citoyens qui ne sont plus souverains en Europe, c'est à dire que c'est nos politiques qui décident. Donc cette liste de gilets jaunes aux Européennes c'est pour que les citoyens retrouvent leur souveraineté et puissent avoir leur mot à dire concernant l'avenir de l'Europe.
Des heurts en fin de manif
Parti dans le calme de la mairie d'Evreux dans les rues du centre-ville d'Evreux, le défilé de gilets jaunes s'est approché de la préfecture. C'est là que des heurts ont eu lieu en milieu de journée quand des manifestants ont commis des dégradations devant le siège de la banque de France. Les forces de l'ordre ont ensuite empêché les gilets jaunes d'approcher de la préfecture.Des affrontements ont eu lieu. Alors qu'ils recevaient des projectiles et que de nombreux incendies étaient allumés sur la voie publique, les policiers ont tenté de disperser les manifestants à l'aide de gaz lacrymogène et de charges.
Après les affrontements aux abords de l'hôtel de ville d'#Evreux. Les dégâts sont visibles. Voitures brûlées et place (qui était déjà en travaux) complètement retournée. pic.twitter.com/YAju5xqakT
— France Bleu Normandie (Seine-Maritime, Eure) (@fbleuhnormandie) 26 janvier 2019
La @VilleEvreux dénonce le dispositif de police nationale mis en place à #Evreux lors de la manifestation des #GiletsJaunes #ActeXI @https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/heurts-et-violences-a-evreux-la-mairie-deplore-un-manque-de-renfort-de-police-1548524186 pic.twitter.com/DgJ9ikLABB
— France Bleu Normandie (Seine-Maritime, Eure) (@fbleuhnormandie) 26 janvier 2019
A Rouen aussi
Heurts aussi à Rouen, où des gilets jaunes avaient le choix de ne pas aller à Evreux. Après plusieurs tours, le matin, dans les rues du centre-ville, c'est à partir de 14h que les premiers incidents ont éclaté (bris de vitrines, incendies de poubelles, jets de projectiles) et que les forces de l'ordre ont, comme à Evreux, fait usage de gaz lacrymogène. #ActeXI a #Rouen des barricades montées sur la rue Jeanne d Arc, sommations et lacrymo. Ça charge sévère @paris_normandie pic.twitter.com/uQzK71Xbam
— Brimont Dorothee (@dbrimont) 26 janvier 2019