Le groupe américain Aptar a annoncé un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) pour tous ses sites en Europe. En France, 5 sites sont concernés, tous situés en Normandie.
"C’est un coup de tonnerre dans un ciel bleu", désespère Frédéric Appert, délégué syndical CGT. Le groupe Aptar, où il travaille, a lancé un plan de sauvegarde de l'emploi qui prévoit de supprimer 49 postes sur les 5 sites français, tous situés dans l'Eure (Val-de-Reuil, Le Neubourg, Charleval, Le Vaudreuil et Verneuil-d'Avre-et-d'Iton), qui regroupent 2400 salariés.
Il s'agit en réalité d'un plan de sauvegarde européen. Au total, ce sont 155 postes qui vont être supprimés dans les sites du groupe en Europe.
"Ce sont des projets qui s'écroulent"
Pour les syndicats, ce plan a beaucoup surpris. "On ne s’y attendait pas du tout. Il y a des salariés qui sont en arrêt, qui sont en pleurs. Ce sont des projets qui s’écroulent..." Selon les représentants de l'intersyndicale, ce PSE va servir à "améliorer les marges" du groupe spécialisé en pharmacie, parfumerie-cosmétique, food and beverage.
"Les bénéfices faits par Aptar sont en constante augmentation depuis des années, ainsi que les salaires de nos PDG et les dividendes redistribuées aux actionnaires. Nous sommes cotés en bourse, et le simple fait d'annoncer un PSE, ça permet à l'action de remonter et c'est aussi un nombre de licenciements pour un motif économique, pour améliorer les marges."
C’est là qu’on fait du profit, c’est la course au profit.
Représentants syndicaux
Une délocalisation en République Tchèque
Selon l'intersyndicale, ces licenciements visent à permettre une délocalisation partielle en République Tchèque.
"Depuis quelques années, plusieurs services ont été délocalisés en République Tchèque, notamment le service comptabilité, plusieurs personnes du service paie. Je pense que d'autres services vont sans doute se retrouver dans des pays où la main d'oeuvre est moins coûteuse."
Rencontre avec le préfet
Alors que les négociations entre la direction et les syndicats ont débuté depuis le mois d'Avril, l'intersyndicale estime que "l'on à affaire à une direction qui déroule son plan selon les commanditaires" et précise que "les syndicats font tout ce qui est en leur pouvoir pour faire avorter le plan".
Ça reste un projet d’ampleur, un plan de licenciement dont on n'a pas connu depuis des années. Il faut créer des actions pour essayer de contrer la mise en place.
Représentants syndicaux
Après la directon d'Aptar, c'est au tour des syndicats de rencontrer le préfet de l'Eure, Simon Babre, ce 2 mai 2023 avec en tête l'objectif que le préfet puisse "nous appuyer dans une démarche d'annulation du plan social".
L'intersyndicale indique que "le préfet avait demandé des solutions alternatives à la direction" mais "toutes les options ont été étudiées, et aucune n'a été retenue".
La direction du groupe doit présenter son projet de PSE à l'inspection du travail courant juin, qui doit le valider. "Il s'agit d'un passage obligatoire devant l'administration pour évaluer les mesures prises pour les salariés", précisent les représentants syndicaux.
Contacté, le groupe Aptar n'a pas répondu à nos sollicitations.