À partir de ce lundi 1ᵉʳ janvier 2024, les excès de vitesse de moins de 5 km/h ne feront plus l'objet d'un retrait de point. Les automobilistes devront simplement s'acquitter d'une amende. Un soulagement pour les conducteurs de l'Eure interrogés, mais les associations s'inquiètent.
La mesure entre en vigueur ce lundi 1ᵉʳ janvier 2024. Pour les excès de vitesse inférieurs à 5 km/h, les automobilistes ne perdront plus un point sur leur permis comme c'était le cas jusqu'alors. La France était le seul pays à appliquer une telle sanction dès le premier km/h dépassé.
Les automobilistes devront en revanche payer une amende forfaitaire allant de 68 à 135€.
Des avis partagés
Sur l'aire de Bosgouet, dans l'Eure, la nouvelle directive est vue comme une bonne nouvelle par certains. "Une tolérance de 5 km/h c'est pas mal", se réjouit une automobiliste. "On n'est pas trop dangereux avec un tout petit excès. C'est une indulgence bienvenue", estime un autre conducteur.
Mais certains craignent que les automobilistes en profitent pour accélérer. "Ça pourrait peut-être augmenter les accidents. Les gens pourraient ne plus regarder leur compteur de vitesse", craint un automobiliste.
Sur les 12,5 millions de contraventions pour excès de vitesse dressées en 2020, 58% correspondaient à des dépassements inférieurs à des excès de 5 km/h. Selon le ministère de l'Intérieur, il ne s'agit pas de dépénaliser les petits excès de vitesse, mais d'adopter des sanctions proportionnées.
Inquiétudes des associations
La ligue contre la violence routière s'inquiète. "Tous les experts alertent sur le fait que pour la moitié des accidents graves, un petit excès de vitesse (inférieur à 10 km/h) est constaté", a-t-elle rappelé le 17 juillet dernier.
Mobilité club France, une association de défense des automobilistes, est plus mesurée. "On n'est pas opposés à cette nouvelle directive. On est un peu plus nuancés sur les 5 km/h en ville. Pour les 30 km/h aux abords des écoles notamment, on n'aurait pas mis les 5 km/h de large", observe Gérard Blottière, président de la section normande du Mobilité Club France.
Le gouvernement a précisé que cette nouvelle mesure ferait l'objet d'un suivi rigoureux, avec un premier bilan possible après six mois.