Poignardé à 15 ans pour un simple regard : "Quelle rage il faut avoir pour faire ça..."

Le 22 juillet 2023, Enzo était tué de deux coups de couteau à La Haye-Malherbe (Eure), un village tranquille de 1500 habitants près de Louviers. Ce mercredi 26 juillet, les proches de l'adolescent ont organisé une marche blanche pour lui rendre un dernier hommage. Alors que son agresseur présumé a été mis en examen pour homicide volontaire, émotion, incompréhension mais aussi colère sont palpables dans le cortège.

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A une demi-heure de la marche blanche, à Terres de Bord (Eure), déjà, les petites routes de campagne qui mènent à La Haye-Malherbe sont surchargées. Dans le village où Enzo Parissot, 15 ans, a succombé à un coup de couteau "pour un simple regard", les riverains se dirigent vers la mairie tous de blanc vêtus, par petits groupes. Des jeunes, des ados, des enfants parfois. Et puis des parents, des grands-parents, touchés qu'une vie puisse s'arrêter si soudainement.

Les grosses cylindrées, quant à elles, affluent en masse, à grands coups de rupteur. Il faut dire que la moto, c'était la passion d'Enzo - "Bezo", comme ses proches l'appelaient. Les motards se placent en tête de cortège. Derrière, les proches arborent des pancartes - blanches, toujours. Autour, des caméras. CNews, BFM, et France 3 Normandie, bien sûr.

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Les motards ouvrent le cortège, suivis de près par plus de 1000 personnes vêtues de blanc. ©M. Queïnnec / France 3 Normandie

Des roses blanches et des cris de colère

A 17h30, c'est le signal de départ. Le silence n'est rompu que par le vrombissement des moteurs et les cris "Justice pour Enzo !". Des embrassades, des accolades, des pleurs aussi, témoignent d'un adolescent apprécié, considéré par beaucoup comme "gentil", "serviable", sans problème particulier. "C'était un gentil petit-fils, adorable, il travaillait... Il était gai, il aimait la vie", confie, très émue, Evelyne Parissot, la grand-mère de Bezo. Ajoutant, pleine de colère : "C'est un fait-divers comme d'autres, mais ça va recommencer. Il faut que tout le monde prenne conscience que ça n'arrive pas qu'aux autres. Mon petit-fils, ce n'était pas un voyou."

On est anéanti, brisé. Ce sera une douleur à vie. C'est un assassinat, ce n'est pas autre chose. Quelle rage il faut avoir pour faire ça. On est dépité. Ce que je voudrais, c'est qu'on porte le nom d'Enzo pour les autres, pour les prochaines générations.

Evelyne Parissot

Grand-mère d'Enzo

Les participants s'arrêtent dix minutes sur le stade de La Haye-Malherbe. Le temps d'un défilé solennel, moteurs coupés cette fois. Sonia Daheron habite la commune. Sa propre fille connaissait bien Enzo. "Tout le monde est sous le choc. On était loin de se douter que ça pouvait se passer dans un village comme ça. On se dit qu'on est à l'abri nulle part..."

Mon petit-fils est à peine plus jeune, alors forcément, ça m'a beaucoup touchée. J'ai l'impression qu'il y a vraiment une montée de la violence ces dernières années. Certains jeunes ne savent plus ce que la mort veut dire.

Marie-Claude

Participante de Rouen

Même écho de Sandrine Thomas, également riveraine. "Dans le futur, ça peut arriver à n'importe lequel d'entre nous. La violence s'installe de plus en plus partout, et ça touche même les campagnes. C'est inqualifiable."

Quand le cortège repart, c'est sous des applaudissements nourris. Sur le bitume, une odeur de pneus brûlés se dégage de l'épaisse fumée blanche. Rendez-vous pris devant la caserne de pompiers. C'est ici qu'après avoir reçu deux coups de couteau, un dans la cuisse, un dans la poitrine, Enzo s'est effondré. Ici encore que les pompiers, malgré tous leurs efforts, ne sont pas parvenus à le réanimer.

Devant la caserne, chacun, tour à tour, dépose des fleurs, des photos, des bougies. Plusieurs politiques se sont joints à la cérémonie. C'est l'heure de dire au-revoir à Enzo. Et d'espérer que justice soit faite, alors que le slogan "Justice pour Enzo !" est scandé, pour la dernière fois.

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