Dimanche 24 septembre, une fillette de trois ans est morte dans l'Eure après avoir été battue à mort par ses parents. Elle n'était pas allée à l'école la semaine avant le drame. La directrice de son école maternelle à Conches-en-Ouche a été suspendue pour plusieurs raisons.
Une petite fille de 3 ans battue à mort par ses parents est décédée dans l'Eure dimanche 24 septembre. Ses parents sont placés en détention provisoire et mis en examen pour meurtre sur une mineure de moins de 15 ans. Ils encourent la réclusion criminelle à perpétuité.
Bien que les violences aient eu lieu au domicile de la fillette, les enquêteurs s'interrogent sur le rôle de l'école dans cette affaire car à ce jour aucun signalement n'avait été fait.
Protéger la directrice
Le rectorat a annoncé la suspension de la directrice de l'école maternelle dans laquelle la petite fille était scolarisée. "C'est pour diligenter une enquête afin de mieux comprendre la chaîne de signalement mais aussi pour protéger cette directrice d'éventuelles agressions", explique Christine Gavini-Chevet, rectrice de l'académie Normandie.
"Cette démarche de suspension n’en a que le nom, c’est une démarche habituelle dont le but est de protéger notre collègue, ce n’est absolument pas une sanction", ajoute Mathilde Marnière, co-secrétaire départementale du syndicat SNUipp-FSU.
Obligation de signalement
En France, il existe une obligation de signalement inscrite dans l’article 40 du code de procédure pénale, "toute autorité constituée, tout officier public ou fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur de la République et de transmettre à ce magistrat tous les renseignements, procès-verbaux et actes qui y sont relatifs".
Dans la pratique, "c’est quelque chose qui n’est pas anodin. On ne prend pas ça à la légère, c’est quelque chose qui se pense avec l’équipe d’enseignants. Parfois ça peut même altérer le rapport avec les parents. Il faut aussi s’assurer de ce qu’on fait remonter à notre administration. C’est quelque chose qui se mûrit et qui prend parfois un peu de temps", détaille Mathilde Marnière, co-secrétaire départementale du syndicat SNUipp-FSU.
Au moment du drame, la fillette ne s'était pas rendue à l'école depuis une semaine. Une cellule d’écoute psychologique a été ouverte pour les élèves et les adultes afin de les accompagner dans cette épreuve.