Confinement : L'acteur Francis Renaud tourne "Première ligne" pour rendre hommage aux soignants

La fin de "Première Ligne" doit se tourner la semaine prochaine, à Vernon, là où habite l'acteur et réalisateur Francis Renaud. Depuis le confinement, il s'emploie à créer un long-métrage avec les moyens du bord. L'histoire ? Une aide soignante confinée avec sa fille de 9 ans.

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Francis Renaud n'a pas la langue dans sa poche. Et quand il est en colère, il l'exprime.

Soit dans un livre autobiographique intitulé "La Rage au cœur". Il y racontait l'itinéraire d'un enfant pas très gâté par la vie, qui décide de s'accrocher à son rêve, devenir acteur ... envers et contre tout. "Quand on n'est pas du sérail, c'est compliqué de se faire une place dans ce milieu", dit-il.

Soit dans un film. Le coronavirus nous révèle, pour le meilleur et pour le pire."Quand j'ai vu l'attitude de certains personnes envers les soignants, les lettres de délation, les menaces, leur demandant de quitter leur appartement, pour éviter d'être contaminé, j'étais outré."
 



Cette émotion a nourri son imagination et donné naissance à "Première Ligne". Au départ, c'était un court-métrage et puis l'acteur, qui avait déjà réalisé un long en 2000, va se prendre au jeu, comme un enfant. 

D'ailleurs, il tourne en famille, avec sa fille et son ex-femme. "C'est l'histoire d'une aide-soignante, confinée avec sa fille de neuf ans, qui va voir son quotidien complètement bouleversé."

On n'en saura pas plus. Francis Renaud aime entretenir le mystère ... Le teaser, lui, donne un peu plus le ton entre franche partie de rigolade et mélodrame.
 

Confinement oblige, c'est l'art de la débrouille. Oubliez les caméras pro, le chef op, l'ingénieur du son, la lumière, la scripte, Francis Renaud filme tout, tout seul, muni d'un simple téléphone.

Déjà 900 vidéos ont été tournées chronologiquement et sont envoyées tous les soirs au monteur, Mathias Bracho-Lapeyre qui vit à Bayonne. 

"Le défi, c'est l'improvisation. Tout est dans ma tête. Je dois faire hyper attention aux raccords et aux reflets. L'idée, c'est de soigner les plans et de faire un film professionnel et non amateur. On se rapproche plutôt du dogme 95, comme Festen de Thomas Vinterberg.
 

On veut aller à l'essentiel, comme dans les films de Ken Loach, par exemple. Etre dans le réel et chercher l'émotion. Tout de suite instantanément. Sans artifices. Et je veux une fin forte, qui interpelle sur ce que l'on vit actuellement. Qu'on s'interroge sur l'après.

 


Pour le voir, il faut néanmoins qu'il passe en post-production, comptez 80 000 euros. Francis Renaud doit donc trouver un producteur et un distributeur, qui n'auront, comme lui, pas froid aux yeux. Et oseront. 

Ce genre de film atypique, fait à part, en dehors du moule standard, peut trouver son public, encore faut-il qu'il soit distribué en salles. Francis Renaud veut y croire mais avoue que la partie s'annonce serrée.

Je fais ce métier depuis 30 ans et on ne vous ouvre pas les portes facilement, vous savez. J'admire beaucoup le travail de Ladj Ly, l'auteur des Misérables, qui fait un film fort avec des acteurs inconnus. Il finit aux oscars. Il faut que l'industrie du cinéma nous laisse notre chance aussi, à nous, les indépendants. 


Francis Renaud compte l'envoyer à Cannes, dans l'espoir d'être sélectionné dans une compétition parallèle, comme un "certain regard".

Et s'il le faut "je le prendrai sous le bras, et j'irai le montrer dans les collèges, les lycées et les mairies. Car "Première Ligne" est avant tout un film pédagogique, dédié aux soignants."
 


Rencontre sur le dernier jour de tournage à Vernon

Bérangère Dunglas et Stéphane L'hôte
 
 

Francis Renaud à l'affiche de Bronx en septembre, avec Olivier Marchal

Depuis la lecture de cet article, vous vous posez sans doute cette question. Je le connais. Je l'ai déjà vu dans un film. Ne cherchez plus. En trente ans de carrière, son visage a marqué le petit comme le grand écran. De Lautner en 1989, à Olivier Dahan, Alain Corneau ou Cédric Jimenez, dans des rôles de flics ou de voyoux.

Engagé, vous l'aurez compris, il est aussi fidèle à son ami Olivier Marchal qu'il accompagne dans tous ses films ou presque, "36 Quai des Orfèvres", "MR 73" , "Les Lyonnais" ...

Si le suspens demeure sur la sortie de Première Ligne, Francis Renaud sera à l'affiche de Bronx, prévu normalement en septembre et signé par un ancien flic, qui lui aussi a dû batailler pour se faire un nom ... Olivier Marchal. 

 
 
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