L'Hopium Machina a été dévoilée ce lundi à l'occasion du lancement du salon mondial de l'Automobile de Paris. Cette berline haut de gamme à moteur hydrogène sera fabriquée à Vernon. Un projet porté par l'ancien vainqueur des 24 heures du Mans, Olivier Lombard.
Rendez-vous incontournable des amoureux des belles voitures, le salon mondial de l'automobile est l'occasion tous les deux ans de découvrir en avant première les tous nouveaux concepts et designs des grandes marques. Ce lundi 17 octobre, date d'ouverture du salon, la start-up Hopium a mis à l'honneur la Normandie, en présentant sa toute dernière voiture haut de gamme à hydrogène, l'Hopium Machina. Cette dernière sera fabriquée près de la ville de Vernon, dans l'Eure, dans une nouvelle usine dont l'ouverture est prévue à l'horizon 2024.
Pour sa seule et unique berline, Hopium a choisi de miser sur l'hydrogène, à l'heure où l'on parle pénurie de carburant et voiture électrique. Concrètement, l'Hopium Machina s'alimente grâce à une pile combustible qui génère de l'électricité. Cette pile est elle-même alimentée par une réaction chimique entre deux gaz : l'hydrogène (H2) stockés dans des réservoirs dans le véhicule, et le dioxygène (O2). La réaction chimique de ces deux gaz produit de l'électricité, de la chaleur mais aussi de la vapeur d'eau, qui s'échappe sous forme de gaz par un tuyau situé sous le véhicule.
Et ce n'est pas un hasard si le PDG d'Hopium, Olivier Lombard, s'est naturellement dirigé vers l'énergie à hydrogène. Cet ancien pilote français, vainqueur des 24 heures du Mans, est devenu familier avec cette technologie il y a quelques années, lorsqu'il était pilote de développement dans une voiture de course à hydrogène.
En termes de caractéristiques techniques, l'Hopium Machina possède une autonomie de 1000km et surtout "peut être rechargée en maximum 4 minutes", affirme fièrement Olivier Lombard. Avec ses 500 chevaux, elle pourra atteindre une vitesse de pointe de 203 km/h.
"Faire de la Normandie une capitale technologique de l'Europe et de l'hydrogène"
Si Olivier Lombard croit en l'avenir de l'hydrogène, il pense aussi que la Normandie est une région à haut potentiel de fabrication et de distribution pour son Hopium Machina. "Il y a un emplacement stratégique au niveau de l'axe Seine en Normandie. Avec Arianegroup, un écosystème autour de l'hydrogène est déjà en place, donc c'est intéressant", explique le PDG d'Hopium, qui a pour projet de produire de l'hydrogène vert aux alentours du Havre. La région Normandie aurait également été réceptive à son projet. "J'ai été étonné du dynamisme de la région et de son bon accueil pour notre projet. On veut en faire une capitale de la technologie de l'Europe et de l'hydrogène". Plus que de faire du territoire de Vernon un pôle de la technologie à hydrogène en France, Olivier Lombard espère proposer 1500 emplois avec sa nouvelle usine normande.
Un projet ambitieux concrétisé en 2025
Avis aux passionnés, si la toute première création de la start-up est déjà disponible en pré-commande, il va falloir faire preuve de patience avant de pouvoir conduire l'Hopium Machina. Les travaux pour la construction de l'usine à Vernon débuteront début 2023 pour que les premières livraisons des véhicules soient assurées en 2025. Comptez tout de même pour cette voiture haut de gamme un très large budget : 120 000 euros. Mais pour une édition collector et limitée. Seulement 20 000 véhicules seront proposés à la vente.
Un marché peu développé en France
Dans l'hexagone, la voiture à hydrogène est l'une des dernières technologies à être entrée sur le marché et avec seulement 14 véhicules vendus en 2021, elle peine à se démocratiser auprès des particuliers. En cause, notamment, son prix : au moins 65 000 euros et elle peine encore à se développer. Une autre contrainte pour les particuliers est la possibilité de recharger le combustible de la voiture, puisque seulement 60 stations à hydrogène existent en France, dont la moitié est réservée aux professionnels. Pour François Roudier, expert dans le secteur automobile, ce type de véhicule devrait surtout se développer "pour les véhicules industriels, les bus et les camions".