Une centaine de personnes se sont rassemblées ce samedi 10 juin à Vernon pour la première journée des fiertés de l'Eure. Une journée revendicative et festive, initiée par le collectif "Nous toutes 27".
"On avait prévu un pique-nique des fiertés et pas une marche car on pensait être 20, et là on est peut-être 150, c'est pour ça qu'on a organisé un défilé, et on est hyper heureuses !!". Amandine Liard porte fièrement son drapeau multicolore en déambulant dans les rues de Vernon pour cette première journée des fiertés de l'Eure. Le collectif féministe "Nous toutes 27" est à l'origine de l'évènement, un mouvement engagé contre les violences sexistes et sexuelles à l'égard des femmes, des enfants et des personnes LGBTQIA+, lesbienne, gay, bi, trans, queer, intersexe et asexuel. Amandine Liard est la référente du collectif dans l'Eure, et souhaite encourager les initiatives dans le département. "Nous serons toujours dans la lutte, toujours aux côtés des personnes LGBT mais chacun doit pouvoir s'organiser !".
A ses côtés dans le défilé, des femmes, des hommes et des enfants aux couleurs des fiertés LGBT, ou simple "allié" à la cause, comme Olivier rencontré dans le cortège. "A partir du moment où on est ok avec leur cause, on a envie de les aider, de les accompagner, il faut les défendre et les aider tant qu'ils auront besoin de se justifier. Je suis content et fier d'être à leurs côtés aujourd'hui".
Si les mentalités évoluent, SOS Homophobie rappelle dans son rapport annuel sur les LGBTIphobies, que ces personnes continuent de subir des violences dans la sphère privée, et que celles subies dans la sphère publique ont connu un regain important l'année dernière, avec une hausse de 20% des actes homophobes entre 2021 e 2022.
Un reportage de Stéphanie Letournel et Didier Meunier
Vernon (27), avec Amandine Liard du collectif "Nous Toutes27", organisation de la marche des fiertés, Olivier Prats, Max Henry, engagé LGBTQIA+
Un département hostile ?
Le précédent maire de Vernon, Sébastien Lecornu, s'était prononcé à l'époque contre le mariage homosexuel. Cette année pourtant, 10 ans après la loi Taubira l'autorisant, les avis des uns et des autres ont évolué. Antoine Richard, tout jeune conseiller municipal divers droite de 21 ans, délégué à la jeunesse et au numérique a pris la parole. Et évoquer sa fierté que la marche ait débuté sur le parvis de la mairie de Vernon. "Ce qui divisait notre société il y a 10 ans est complètement entré dans nos moeurs.... j'espère que cette marche nous unira dans la lutte contre la Lgbtphobie".
Le collectif "Nous Toutes 27"préfère rester sur ses gardes, et notamment parce que l'extrême droite est présente dans le département. "On considère que ce département nous est particulièrement hostile. Il n'y a pas de structures d'accueil pour les personnes LGBT, pas d'endroits où se rencontrer, où lutter ensemble, où se soutenir. On est dans un département où l'extrême droite fait des scores tellement forts que ça nous fait peur! L'extrême droite est une ennemie du mouvement LGBT, c'est une ennemie pour le droit des personnes qui cherchent seulement à être elles-mêmes et à s'aimer" poursuit Amandine Liard du collectif "Nous toutes 27".
De fait, quatre des cinq circonscriptions euroises sont tombées dans l'escarcelle du Rassemblement National aux dernières élections législatives de juin 2022.
La cause LGBTQI continue pourtant de faire des émules. Ce samedi 10 juin, Cherbourg-en-Cotentin (50) organisait aussi sa première marche des fiertés, et ce sera au tour de Fécamp demain.