L'homme de 36 ans, interpellé à dimanche soir près de Caen, a été mis en examen pour "pour menaces de morts" et "injures publiques". Son comportement est à l'origine de l'évacuation du Mont Saint-Michel, dimanche 22 avril 2018.
Mise à jour (24 avril 2018) : le suspect interpellé dimanche soir, suite aux événements qui se sont déroulés au Mont Saint-Michel le dimanche 22 avril 2018 au matin est déféré au Parquet de Coutances. Son placement en détention provisoire a été demandée par le Parquet.
Une information judiciaire est ouverte des chefs de menaces de mort ou d’atteinte aux biens dangereuses pour les personnes à l’encontre d’un dépositaire de l’autorité publique, mais aussi d' injures publiques envers un corps constitué.
Interpellé dimanche soir, un homme de 36 ans placé en garde à vue
L'étau se resserre autour de l'homme interpellé dimanche soir, suite aux menaces envers les policiers, qui avaient entraînées l'évacuation du Mont-Saint-Michel. Témoignages et indices semblent concorder. L'homme interpellé aurait "une raison" familiale qui expliquerait son animosité envers la Police.L'homme de 36 ans, interpellé dimanche soir sur une bretelle d'autoroute à Caen, suspecté d'avoir proféré des menaces envers la Police, au Mont-Saint-Michel, a été placé en garde à vue lundi. Une garde à vue prolongée jusqu'à mardi. L'homme reste mutique mais les différents témoignages permettent de retracer sa journée au Mont-Saint-Michel.
Aucune arme n'a été retrouvée dans le véhicule du suspect, originaire de région parisienne.
A ce stade de l'enquête, la piste terroriste est toujours écartée.
L'itinéraire du suspect sur le Mont-Saint-Michel se précise
Le procureur de la République de Coutances Cyril Lacombe a rappelé les faits, lors d'une conférence de presse qui s'est tenue ce lundi. Ainsi, le dimanche 22 avril à 7h45 les services de sécurités sont appelés suite au comportement suspect d'un individu, au Mont-Saint-Michel. Une enquête en flagrance est ouverte. Différents témoignages sont rapidement recueillis par les enquêteurs. Un sapeur pompier, en sortie de randonnée, entend l'homme dire "à mort les keufs, faut tous les butter" en traversant un groupe de randonneurs. Une randonneuse s'inquiète car elle a déjà entendu l'homme proférer des menaces de ce type dans la navette vers le Mont.Les images et les clichés de video surveillance du Mont-saint-Michel montrent un homme de taille moyenne, de corpulence mince, portant un pantalon noir et un sweat à capuche et un sac à dos de couleur verte, correspondant à la personne suspectée, interpellée à Caen. Il aurait également été reconnu par divers témoins. Des analyses ADN de la tasse à café utilisée dans un bar montrent une concordance avec le suspect. Dans sa voiture, une tenue identique à celle repérée sur le Mont et des quilles de jonglages ont été retrouvées. Mais l'homme ne parle pas en garde à vue.
Les "raisons" de son animosité envers les forces de l'ordre
Trois employés d'un bar restaurant ont été témoins de menaces de mort à l'encontre de policiers. D'après un des témoins, l'homme envisageait de se produire sur le Mont pour faire du jonglage. Il avait avec lui un écriteau en carton qu'il a sorti de son sac et sur lequel le témoin a juste eu le temps de lire :"j'ai été séquestré 8 ans par ma mère, on a pris mes deux enfants". Quand on lui a indiqué qu'il était interdit de jongler sans autorisation de la mairie, l'homme se serait alors énervé et aurait dit : "il faut tuer les policiers, tuer leur famille et tuer leurs enfants".Un peu plus tard, il s'est adressé à une touriste britannique qui était assise sur l'escalier de l'Abbaye. Comme elle ne le comprenait pas, il s'est alors adressé à elle dans un anglais correct, lui expliquant que "la police avait pris sa fille et qu'il voulait tuer du policier. Que les policiers sont des nazis".
"j'ai réussi à semer les flics, c'est vraiment des bons à rien"
Un usager de la route, qui prenait un café à l'extérieur de la station essence de Gouvets sur l'A84 a entendu un individu qui se vantait, face à un groupe de personnes : "j'ai réussi à semer les flics, c'est vraiment des bons à rien". Il mentionnait l'intervention des gendarmes, la présence de l'hélicoptère et expliquait s'être dissimulé sur le site. Le suspect semblait alors très agité.Le témoin a signalé la personne suspecte et a relevé son numéro d'immatriculation. A 23h25, l'individu était alors interpellé à Bretteville-sur-Odon et placé en garde à vue du chef "de menace de morts à l'encontre de personne dépositaire de l’autorité publique".
Sa personnalité fait apparaître un casier judiciaire avec 7 condamnations pour des faits en lien avec des stupéfiants, des faits d'outrages, de dégradations de biens et d'appels téléphoniques malveillants, notamment. Il n'a jamais été incarcéré. Une expertise psychiatrique est réalisée actuellement, dans le cadre de sa garde à vue.
L'orientation pénale de cette affaire n'a pas encore été décidée.