Ce dernier week-end du mois d'octobre 2021, deux arbitres ont été agressés dans l'exercice de leurs fonctions lors de rencontres comptant pour les championnats de district du Calvados et de l'Eure. Des coups ont été portés contre les hommes en noir et des plaintes déposées.
Les actes de violence verbales sont souvent de sortie le dimanche sur les stades de football, mais les agressions physiques sont plus rares. C'est pourquoi la Ligue de Football de Normandie a vivement réagi par un communiqué à l'agression de deux arbitres le week-end des 30 et 31 octobre lors de matchs de Districts dans l'Eure et le Calvados. La Ligue réaffirme " sa volonté de garantir les valeurs de plaisir, de respect et de tolérance dans les stades et refuse toutes violences physiques et verbales". L'une de ces agressions s'est déroulée lors de la rencontre opposant l'AS Villers-Houlgate au CS Orbecquois-Vesperois en U18. L'arbitre aurait reçu des coups de pied de la part d'un ou plusieurs joueurs de Villers-Houlgate.
Pour les responsables du club qui ne nient pas l'incident, les faits exacts ne sont pas encore très clairs. La commission de discipline interne au club se réunira ce jeudi 04 novembre pour étudier les faits et prendre des sanctions si nécessaire.
On va entendre les principaux intéressés et s'il y a des sanctions à prendre, on les prendra. Des insultes et violences physiques n'ont rien à faire dans un stade. On est un club jeune et on fait des efforts pour être irréprochable avec des actions contre le racisme ou le sexisme.
Un dur métier qui attire de moins en moins
Le métier d'arbitre n'a jamais été facile mais aujourd'hui, il est devenu encore plus ingrat chaque dimanche. En 2019, on recensait en France 23 000 arbitres, ils ne sont plus que 16 000 aujourd'hui à se lancer dans l'aventure. Car c'est une vraie aventure que d'aller chaque dimanche sur des terrains où se côtoient dans des petits stades des joueurs et des supporters parfois excités et qui n'ont souvent qu'une cible, l'arbitre !
Faut être un peu maso pour embrasser la carrière d'arbitre. Il y a parfois chez les jeunes et chez les parents des comportements qui sont agressifs. C'est pourtant un beau métier, au service des autres.
Pour l'ancien arbitre international qui a arbitré son dernier match de Ligue 1 en 2016, il faut avoir une tolérance zéro et sanctionner toutes les agressions sévèrement. " Il faut entendre les auteurs des faits pour tenter de comprendre pourquoi ils arrivent à ces actes de violence, mais il faut être ferme dans les sanctions" précise Fredy Fautrel qui a arbitré de très longues années au plus haut niveau du championnat de france à la Ligue des Champions.
Aujourd'hui en charge de la formation des arbitres à la Ligue de Normandie, Fredy Fautrel estime qu'on ne valorise pas le métier d'arbitre et que la formation des futurs hommes en noir doit évoluer.
Aujourd'hui on forme les arbitres uniquement sur la technique d'arbitrage. Il n'y a aucun travail sur le volet psychologique, sur le management des hommes , l'empathie, la compréhension des joueurs et je veux que ca change.
Des sanctions sportives mais aussi pénales
Dans son communiqué, la Ligue de Football de Normandie rappelle qu'elle a signé en Septembre 2021 avec les deux procureurs généraux de Caen et Rouen, une convention pour lutter conre les violences sur les terrains de foot. Une convention qui a pour but de faciliter les échanges entre la Ligue et le justice en désignant un magistrat référent sport dans chaque parquet.
Cette convention avec la justice doit permettre de faciliter les procédures pénales contre les auteurs de ces agressions et donc de mieux protéger les arbitres mais aussi les dirigeants, les joueurs et les éducateurs.