Entrepreneur inventif et visionnaire, le normand Guy Degrenne transforme la forge familiale en une industrie florissante, passant de 7 à 600 salariés en 20 ans. Les couverts en inox : c'est lui !
"Ce n'est pas comme çà que vous réussirez dans la vie" ?
La publicité de Guy Degrenne des années 80 sonne un peu comme une revanche. Le "mon pauvre Guy Degrenne, ce n'est pas comme çà que vous réussirez dans la vie ! " a marqué toute une génération. Et cette publicité, d'une certaine manière, résume sa vie. Elève moyen, il est tout de même diplômé de l'ESSEC une grande école de commerce, mais c'est à ses débuts dans le monde du travail que l'homme n'a pas forcément été pris au sérieux.Exit les couverts en étain, place à l'inox
Né dans l'Orne, dans les années 20, Guy Degrenne reprend la forge de son père en 1948. Jusqu'alors, les couverts sont réalisés en métal. A Sourdeval, dans la Manche, on travaille l'étain. Mais après la Guerre, Guy Degrenne a l'idée de récupérer l'acier de blindage des chars abandonnés par les allemands lors de la contre-offensive pour réaliser les premières matrices d'emboutissage de ses couverts en inox : de quoi faire de substantielles économies.Il lance ensuite une gamme de couverts en acier inoxydable (le premier s'appelle "Normandie") et il passe à la production industrielle. Il a comme on dit, démocratisé le produit en proposant des couverts "de tous les jours" beaux et résistants. En 1967, son usine de Vire emploie six cents salariés. Elle en comptait sept après-guerre.
Guy Degrenne revendra son entreprise vingt ans plus tard à une holding mais son nom reste attaché aux produits.
Il décèdera à Granville en 2006, à l'âge de 81 ans.
Guy Degrenne, le portrait d'un homme inoxydable