Une confrontation a débuté ce vendredi après-midi devant les enquêteurs entre le député écologiste Denis Baupin, accusé d'agression et harcèlement sexuels par plusieurs femmes depuis le printemps, et l'une des quatre plaignantes, la députée Isabelle Attard.
Une confrontation a débuté vendredi après-midi devant les enquêteurs entre le député écologiste Denis Baupin, accusé d'agression et harcèlement sexuels par plusieurs femmes depuis le printemps, et l'une des quatre plaignantes, la députée Isabelle Attard.
Ce face-à-face entre les deux parlementaires pourrait être le dernier acte de l'enquête préliminaire diligentée par le parquet de Paris le 10 mai, au lendemain des premières révélations de Mediapart et France Inter.
Les faits de harcèlement jusqu'à la fin 2013, via des SMS, dénoncés par l'élue du Calvados, et que Denis Baupin conteste, sont les seuls qui ne sont pas prescrits.
"des SMS provocateurs, salaces..."
Dans les premières révélations de Mediapart et France Inter, le 9 mai, Isabelle Attard expliquait avoir reçu des dizaines de SMS de Denis Baupin de juin 2012, son arrivée à l'Assemblée, à son départ du parti fin 2013. "C'était du harcèlement quasi quotidien de SMS provocateurs, salaces (...) c'était par salves", avait-elle accusé.Trois autres élues avaient alors témoigné, dont deux avaient porté plainte: Sandrine Rousseau, actuelle secrétaire nationale adjointe d'EELV, qui dénonçait une agression sexuelle en octobre 2011, en marge d'une réunion publique à Montreuil, et Elen Debost, qui évoquait "plusieurs mois de SMS d'incitation sexuelle".
L'actuelle directrice d'Autolib, Véronique Haché, a par la suite déposé plainte à son tour, pour agression sexuelle en 2004, alors qu'elle travaillait au cabinet du maire de Paris Bertrand Delanoë.
Des dizaines de témoins entendus par les enquêteurs
Des dizaines de témoins ont été entendus par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Denis Baupin a lui aussi été entendu au début du mois d'août par les policiers à qui il avait remis son téléphone portable.Denis Baupin a contesté vigoureusement les faits de harcèlement et d'agression sexuelle. Dans une interview à L'Obs le 2 juin, le député évoquait "des jeux de séduction", entre "adultes", tout en disant avoir "compris que des comportements peuvent inutilement blesser".
Après avoir démissionné de la vice-présidence de l'Assemblée nationale, tout en gardant son fauteuil de député de Paris, Denis Baupin a annoncé la semaine dernière qu'il ne se représenterait pas aux législatives de 2017.