Isabelle Attard, Sandrine Rousseau et Elen Debost qui avaient accusé le député écologiste Denis Baupin d'agression et harcèlement sexuels ont déposé plainte contre lui ce jeudi.
Trois femmes qui avaient accusé le député écologiste Denis Baupin d'agression et harcèlement sexuels ont déposé plainte contre lui jeudi, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant une information de Mediapart. Les plaignantes - Isabelle Attard, Sandrine Rousseau et Elen Debost - ont déposé plainte à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), saisie des investigations par le parquet de Paris. "Elle veut que la justice fasse son travail jusqu'au bout", a confirmé à l'AFP Frédric Toutain, attaché parlementaire d'Isabelle Attard, députée du Calvados.
Une enquête avait été ouverte par le parquet dans la foulée de la révélation du scandale par France Inter et Mediapart relayant les témoignages de huit femmes, la moitié à visage découvert, contre Denis Baupin, pour des faits remontant jusque dans les années 1990. D'autres témoignages se sont ajoutés lundi, toujours dans ces médias : en tout, treize femmes se sont dites, à ce stade, victimes de M. Baupin. La question de la prescription, trois ans pour les délits, se posera dans l'enquête.
Les plaintes interviennent au lendemain de l'interview de Denis Baupin à L'Obs dans laquelle il s'est défendu d'être "le DSK des Verts". Il a réfuté une par une les accusations de harcèlement et agressions sexuels pour ne reconnaître que des "jeux de séduction". Quatre élues écologistes, dont les trois plaignantes, avaient aussitôt regretté cette "stratégie de défense" et appelé d'éventuelles autres victimes à témoigner à leur tour.
Isabelle Attard avait évoqué "du harcèlement quasi quotidien de SMS provocateurs, salaces". "Ce n'étaient pas des SMS salaces, plutôt de compliment, de séduction", a réfuté Denis Baupin dans l'interview. Il a précisé avoir "retrouvé ces SMS" et les avoir confiés à son avocat "pour que la police puisse en avoir connaissance".
La députée du Calvados, qui a déjà été entendue par la police, avait expliqué qu'elle ne disposait plus du téléphone où étaient conservés les SMS mais que pour certains, elle s'en souvenait "par coeur" et s'en était ouverte à des proches. Son attaché parlementaire, lui aussi entendu par la police, a dit à l'AFP avoir remis aux enquêteurs les SMS que l'élue lui envoyait, entre juillet 2012 et août 2013. Des SMS qui montrent selon lui qu'"elle ne savait plus comment faire comprendre à Denis Baupin qu'elle n'était pas intéressée. Ils en disent long sur son état d'esprit".