C'est l'un des épisodes stratégiques de la bataille de Normandie. Désormais, on parle officiellement de la Bataille de la Poche de Falaise-Chambois. Fin de la controverse historique, 72 ans plus tard même si sur le fond, cette bataille reste considérée par certains comme un demi-échec.
La Poche de Falaise ou Poche de Chambois - Montormel ou encore Poche de Falaise-Argentan pour les Anglo-Saxons, fut le théâtre de la dernière opération de la bataille de Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette opération se déroula du 12 au 21 août 1944 dans une zone située entre les quatre villes normandes de Trun, Argentan, Vimoutiers et Chambois pour s'achever près de Falaise.C'est dans cette poche qu'à pris fin la décisive bataille de Normandie. Le 19 août 1944, plus de deux mois après le débarquement des alliés, 100 000 soldats Allemands sont pris au piège dans cette zone entre Falaise et Chambois, cernés, par les troupes américaines, anglaises, canadiennes et polonaises. Les combats vont faire rage pendant trois jours. Officiellement désormais, cette poche s'appelle la poche de Falaise-Chambois.
Un nom officiel "Poche Falaise-Chambois" mais la polémique historique perdure
Jusqu'à présent, la poche où s'est déroulée cette bataille n'avait pas de nom officiel, mais plusieurs appelations. De quoi semer la confusion. Et du côté de Chambois, on est ravi d'être associé à cet épisode historique pour aussi surfer sur le succès du tourisme historique et profiter d'avantage de sa proximité avec le mémorial de Montormel. L'an dernier, le site a attiré près de 15 000 visiteurs.Au delà de son nom officiel, cette bataille continue de diviser les historiens. Elle ne fut pas vraiment, comme on l'a souvent dit, un « Stalingrad en Normandie », puisque près de 100 000 Allemands réussirent à échapper aux Alliés entre le 12 et le 20 août. Il est vrai cependant qu'ils durent laisser dans la nasse une grande partie de leur matériel, 50 000 prisonniers et 6 000 morts. Visitant le champ de bataille ou s’entassaient, pêle-mêle, cadavres d’hommes ou d’animaux et débris de véhicules carbonisés, le général Eisenhower dira : « C'est une des plus grandes tueries de la guerre ».
Si cette bataille est une victoire stratégique pour les Alliés, il n'en reste pas moins que les armées restèrent confinées en Normandie pendant deux mois avant de pouvoir enfin projeter leurs forces dans tout le nord de la France, et manquèrent de peu l'encerclement de deux armées allemandes avec leurs dizaines de divisions.
En cela, la victoire est peu concluante et a occasionné une controverse entre Américains et Britanniques qui dure encore aujourd'hui.
Reportage Emilien David et Damien Migniau :