C'est la 72 ème commémoration du DDay avec son lot de festivités. Des moments de mémoire où les vétérans sont, par la force des choses, de moins en moins nombreux. Avec encore des témoignages surprenants...
" Je veux m'excuser auprès de vous pour cette erreur qu'a été le bombardement de Caen ...Je suis bouleversé d'avoir tué tant de français...20 000 à Caen, on a été choqués".
72 ans après, le vétéran anglais Edward Bullord, ancien de l'Air force, livre cette phrase chargée de tant de souffrance. La guerre, c'est ça. Ca tue. Pas loin d'Edward, des reconstitutionnistes, des jeunes, des quadras jouent à la guerre, rejouent l'un des épisodes les plus sanglants de la bataille de Carentan, une boucherie. Alors que les derniers témoins arrivent à la lisière de la vie, la parole précieuse, encore un peu, de ceux qu'on a coutume d'appeler les "héros" de l'Histoire.
" Ils disparaissent à un rythme effrayant, le plus jeune à 91 ans, le plus vieux 99" , explique Denis van den Brick, l'organisateur de la commémoration dédiée sur le site de Carentan. Certains ont pu traverser l'Atlantique ou la Manche mais pour grossir les rangs des vétérans d'autres guerres, pas plus jolies, celle du Pacifique notamment, ont été invité.Et puis c'est Denny Thomson l'américain qui nous parle. Lui qui connaît notre pays vu du ciel : il l'a bombardé. La liberté pillonée. Et La Normandie comme clef d'une nouvelle Europe, d'un nouveau monde, celui de la paix. " J'ai participé à ma sixième mission sur le D-Day au dessus d'Omaha Beach, j'ai bombardé une ville près d'ici...J'ai 94 ans, j'en avais 21 à l'époque". Pas loin de l'âge d'un des faux soldats qui courent sur le faux terrain de bataille tout proche.
Et puis le symbole tombe du ciel, les C 47 larguent les parachutistes au dessus des marais. Il y a 72 ans, encore une fois, les petits gars qui sautaient en ce temps-là basculaient en enfer. Ceux qui restent encore debout de cette époque-là où la guerre n'était pas un jeu seront décorés ce week-end. Une médaille pour honorer leurs histoires de soldats.
Reportage Sylvain Rouil et Franck Bodereau :