Le festival de Deauville rend hommage ce jeudi soir à Ian Mc Kellen. Lors d'une conférence de presse, l'acteur britannique est revenu avec beaucoup d'humour et de modestie sur sa carrière et son travail de comédien.
Après Magneto et Gandalf, Ian McKellen endosse une nouvelle fois les habits d'une grande figure de la culture populaire. Dans son dernier film, "Mr Holmes", il incarne le célèbre détective au crépuscule de sa vie. "Les trilogies des X-men, du Seigneur des anneaux et du Hobbit ont été pour moi une expérience formidable pour moi, ce sont des films très bien réalisés qui ont eu un impact international mais il n'y aura pas de trilogie sur Sherlock Holmes", a-t-il tenu à préciser, avant d'ajouter malicieusement: "on l'a fait un peu tard pour ça".
Dans le film de Bill Condon présenté en avant-première ce jeudi soir à Deauville, l'acteur britannique donne brillamment corps à un Sherlock Holmes diminué de plus de 90 ans, une prestation qui a visiblement impressionné plusieurs journalistes présents à la conférence de presse. "J'ai 76 ans, je pense à la mort chaque jour de ma vie. 93 ans, ce n'est pas si loin. L'esprit brouillé, les douleurs, ce sont des choses qui ne me sont que trop familières", a-t-il tenu à rappeler.
Mais derrière la modestie de ce gentleman, se cache une science de l'acteur. "J'ai fait beaucoup de théâtre et j'accorde beaucoup d'importance à la dimension physique du personnage, comme sa démarche. Regardez autour de vous: chaque personne a sa propre façon de marcher. Contrairement au cinéma et ses gros plans, les spectateurs du théâtre vous voient comme un corps tout entier, on incarne une silhouette. Au cinéma, on ne voit jamais les pieds, alors qu'au théâtre, c'est la première chose que les spectateurs du premier rang voient."
Après plus de 50 ans de carrière, l'acteur peut également compter sur son expérience. "Je peux maintenant faire des choses que je ne pouvais pas faire plus jeune. J'ai appris à être drôle !", lance le comédien à l'assistance, "mais la vie n'est pas forcément plus facile. On gagne certes de la confiance en soi mais chaque projet est toujours un nouveau défi. Quand le réalisateur dit: coupez, c'est bon ! , c'est toujours un soulagement."
Celui qui déclare ne pas s'inspirer du travail de ses collègues pour construire ses personnages ("Quand vous faites Hamlet ou Richard III, vous n'allez pas voir Laurence Olivier, vous faites votre version !") estime avoir peu de conseils à donner à ses confrères les plus jeunes. "Ne courez pas après la gloire, construisez-vous une carrière, travaillez, travaillez, vous rencontrerez des gens formidables et vous ferez des choses intéressantes. Et si à la fin vous n'êtes pas connu, ce n'est pas grave, vous aurez fait votre travail."