Dans un rapport publié par le conseil régional des Notaires, on constate une hausse très importante du volume de ventes de biens immobiliers. Conséquence : il y aujourd'hui une pénurie des biens en Seine Maritime et dans l'Eure. Mais après une forte hausse des prix, ceux-ci se stabilisent.
Le marché de l’immobilier dans l’Eure et en Seine-Maritime se porte bien. Fin juin 2021, le record de ventes annuelles a même été battu pour la seconde année consécutive. “Le marché dans les deux départements est très dynamique ! Le volume de vente a augmenté d’environ 10% par rapport à 2020”, indique Capucine Lesault, déléguée régionale à la communication du conseil régional des notaires de la cour d’appel de Rouen.
La pandémie de Covid-19 et les confinements successifs semblent avoir entraîné une forte activité immobilière. “Il y a eu une énorme volonté après le confinement de changer d’habitat. Les gens dans les secteurs urbains ont envie d’aller s’installer dans des villes moyennes, ceux en appartement ont envie de maison”, poursuit Maître Capucine Lesault.
L’Eure séduit les franciliens
On l'avait senti après le premier confinement de mars 2020 et cela se confirme dans les chiffres : beaucoup de franciliens ont acheté dans l'Eure. Ils représentent un quart des acheteurs sur les 12 derniers mois. “Ils sont davantage intéressés par des biens qui se situent dans le sud de l’Eure. Ils viennent vivre chez nous et travailler chez nous ou en région parisienne. Les gens sont désormais une partie de la semaine en télétravail”, explique Capucine Lesault.
Pendant l’été 2020 il y a eu une vraie effervescence ! Les gens faisaient la queue pour visiter un bien. Ce qui mettait un an à se vendre en 2017 se vend aujourd’hui beaucoup plus cher en trois semaines. Certains acheteurs n’hésitent pas à surenchérir pour obtenir le bien de leur rêve.
La majorité des acquéreurs reste malgré tout les locaux : 60% pour l’Eure et 77% pour la Seine-Maritime. Ceux qui étaient dans des secteurs très urbains ont rejoint les villes moyennes et la campagne.
Des prix en hausse
Résultat, les prix ont grimpé. Dans l’Eure, le prix médian est désormais le même qu’en Seine-Maritime : 166.000 euros. “La hausse des prix varie différemment en fonction des secteurs, mais globalement on est entre 5 et 10%”, indique Capucine Lesault. Fin juin 2021 en Normandie, le prix au m² médian des appartements anciens connaît une hausse de +10,1% pour s'établir à 2 190 €/m², tandis que le prix de vente médian des maisons anciennes croît de +5,3% à 160.000€.
Une augmentation légèrement plus importante dans l’Eure : +7,1% pour l’achat de maisons anciennes, et +3,8% en Seine-Maritime. Le secteur Vallée de Seine et Vallée d’Eure concentre environ le quart des transactions de maisons anciennes dans le département de l'Eure.
Les Franciliens ont des budgets qui sont un peu plus importants que les locaux. Ils ont parfois moins de barrières dans leurs critères d’achat. Ils sont par exemple prêts à acheter des biens qui sont situés en bord de route.
Une pénurie de biens
Autre conséquence de la hausse du volume des ventes : les biens immobiliers se font de plus en plus rares. “Les stocks de biens à vendre sont très bas. On a rarement connu des stocks aussi minimes. Les biens se vendent vite, parfois en quelques heures, sans même avoir besoin de publier l’annonce”, indique Capucine Lesault. “Ca risque d’engendrer pour les mois qui viennent un blocage des marchés.”
Même constat pour les logements neufs qui peinent de plus en plus à obtenir des permis de construire. "C'est devenu un parcours du combattant. Auparavant, il fallait 4-5 mois pour en obtenir un. Aujourd'hui, il faut attendre jusqu'à un an", explique Guillaume Basile, président de l'observatoir des logements neufs en Normandie. A cela s'ajoute une pénurie des matériaux liée à la crise sanitaire. "On craint de ne plus avoir de logements à vendre d'ici un an".
Après l'effervescence du Covid, les prix se stabilisent
Les prix en hausse deviennent aujourd'hui difficilement atteignables par la majeure partie des acquéreurs. A cela s'ajoute le durcissement des conditions d'emprunt. "Les gens ont moins de capacité à emprunter. On sent déjà un petit ralentissement sur ce qui va se passer d’ici la fin de l’année et sûrement sur le premier trimestre de 2022. Les vendeurs vont devoir revoir leur prétentions", indique Capucine Lesault. Conséquence, les prix de l'immobilier pourraient probablement baisser en 2022.