L'Eure est le deuxième département français le plus recherché par les Parisiens, selon la première étude sur l'immobilier post-confinement. Les agences immobilières constatent une explosion des ventes sur les résidences secondaires.
"Je paye 1200 € de loyer à Paris pour un 40 m 2. Avec ce budget, je pourrais avoir un logement bien plus grand à 10 minutes de la plage". Après 2 longs mois passé dans un "petit appartement parisien sans balcon, ni lumière directe", Arnaud est prêt à se jeter à l'eau. Ce Parisien, salarié dans une entreprise d'assurance maritime, envisage de s'installer au Havre (Seine-Maritime) dont il est originaire d'ici septembre (Seine-Maritime). Une opportunité rendue possible par la généralisation du télétravail dans son entreprise, "deux à trois jours" par semaine.
+ 98 % de recherches dans l'Eure
Arnaud n'est pas le seul à avoir des envies d'ailleurs. Depuis le confinement, les Franciliens ont envie de s'aérer, conclut la première étude immobilière post-confinement réalisée par l'acteur de transactions immobilières PAP (Particulier à particulier). En terme de destination, la Normandie est plébiscitée, notamment le département de l'Eure où le nombre de recherches de biens a augmenté de 98 % depuis le 11 mai.
Une tendance également constatée par les responsables d'agences immobilières. À Gisors (Eure), à un peu plus d'une heure de Paris, la demande explose.
Il y a un véritable engouement. Tout part très vite. Parfois on met une maison à vendre au prix du marché le matin et elle est vendue 4 heures après.
Élodie Peres, responsable de l'agence Cimm Immobilier Gisors.
Gros patrimoines et petits budgets
Avec le déconfinement et la reprise progressive des activités économiques du pays, les acteurs du secteur immobilier remarquent que les acheteurs s'intéressent particulièrement aux résidences secondaires. Selon la responsable de l'agence Cimm Immobilier Gisors, le déconfinement signe le retour des gros patrimoines parisiens, prêts à investir dans une résidence secondaire à plus de 400 000 €.
Avant, on avait 3 ou 4 Parisiens qui s'intéressaient aux belles demeures de temps en temps. Ils avaient un coup de coeur, achetaient. Depuis la reprise, on en fait visiter une dizaine par semaine.
Mais les ménages aisés ne sont pas les seuls à vouloir profiter des résidences normandes. Parmi les acheteurs, on trouve aussi "les petits budgets, entre 150 000 et 200 000 €, qui ne veulent pas investir de sommes extravagantes mais qui recherchent une petite maison avec du charme et un bout de jardin", poursuit Élodie Peres.
Le fait de s'éloigner leur permet d'avoir des logements de très bonne qualité à un tarif qui est celui souvent d'un 2, 3 pièces dans la ville où ils sont aujourd'hui.
Corinne Jolly, directrice du PAP qui a coordonné l'étude sur le marché immobilier post-confinement
Vendre à tout prix
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les prix de l'immobilier restent relativement stables. Et ce malgré une offre immobilière faible et une demande qui ne cesse de croître.
"Avec la situation inédite que l'on a vécu, on découvre l'état du marché en même temps que ses acteurs, vendeurs et acheteurs. On part sur des prix que l'on connait mais on a parfois des surprises : des biens que l'on pensait être élevés partent sans négociation et il arrive que les acheteurs fassent eux-mêmes monter les enchères." Un phénomène qui s'explique face à l'empressement de certains acheteurs à vouloir se procurer un bien le plus rapidement possible.
Si vous souhaitez vendre, "c'est vraiment le moment" rappelle la responsable d'agence qui considère que la période est vraiment propice pour faire de bonnes affaires. Elle estime la fin de ce phénomène au mois de septembre, le temps que l'équilibre se recrée entre vendeurs et acheteurs.