L'auteur présumé de l'agression devait être jugé ce vendredi en comparution immédiate. L'audience a été renvoyée.
La justice doit faire procéder à une expertise psychiatrique sur ce détenu qui est soupçonné d'avoir frapper un surveillant, sans raison apparente. "Le collègue surveillant a ouvert la porte de la cellule. Il lui a sauté dessus", explique Emmanuel Baudin, le délégué du syndicat Force-Ouvrière. Le surveillant a été frappé au visage.
La semaine dernière déjà, un surveillant s'était interposé entre un détenu et une infirmière. "Ce n'est pas anodin. Une agression, ça reste douloureux psychologiquement, poursuit Emmanuel Baudin. En ce moment, la tension est palpable. La semaine dernière, on a eu une bagarre générale, et un refus de réintégrer la cellule d'un qui s'était réfugié sur le toit avec des boules de pétanque".
Le centre détention d'Argentan accueille un peu plus de 600 prisonniers. L'établissement a été conçu pour accueillir les détenus condamnés à des peines de plus d'un an, présentant des garanties de réinsertion. (Lire ici le dernier rapport du contrôleur général des prisons)
"En ce moment, la tension est palpable", ajoute le délégué de FO-pénitentiaire qui dépeint un univers sombre et violent : "On a des détenus de plus en plus jeunes. Il n'y a plus de code, plus de respect. On a des problèmes de trafic de drogue, avec des phénomènes de clan, des histoires de dettes, de règlements de comptes. Même entre eux, c'est terrible. Le nombre d'agression augmente. Et encore, on ne voit pas tout..."