Ils comparaissaient devant le tribunal correctionnel pour avoir bloqué un train de déchets allemands en novembre.
Et des peines d'amende et de prison avec sursis ont été requises ce mardi matin contre ces deux militants. L'un pour présence sur voie ferrée et l'autre pour avoir volé des sodas aux CRS.
La substitut du procureur de la République Sarah Huet a requis trois mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende contre un étudiant belge de 23 ans accusé de s'être introduit sur la voie ferrée et d'avoir agité un fumigène en direction des CRS. Le prévenu a nié ces faits.
Elle a aussi requis 300 euros d'amende contre une militante parisienne de 65 ans pour le vol de neuf canettes de soda provenant d'un fourgon de ravitaillement CRS qui avait été "caillassé "et "intégralement détruit par le feu" au cours de la manifestation.
Le parquet a en outre requis un mois de prison avec sursis et une autre amende de 500 euros pour chacun des deux prévenus pour refus de prélèvement d'ADN.
"Le dossier est complètement vide. On n'a pas une seule photo. On n'a pas le fumigène. C'est la parole (du prévenu belge) contre celle d'un gendarme mobile", a argumenté Me Bouquet-Elkaïm, plaidant, en "l'absence de preuve", la "relaxe" de son client "venu simplement manifester" son opposition au nucléaire.
"Face à des manifestants extrêmement virulents, on a autre chose à faire que ramasser un fumigène", a souligné de son côté Sarah Huet, qualifiant d'"absurdité" les déclarations du prévenu affirmant que c'est le gendarme qui l'a arrêté qui l'a poussé sur la voie ferrée.
La militante de 65 ans a de son côté ironisé sur "l'acte gravissime vu le coût des canettes" qui lui était reproché. "J'avais très soif. Les militants n'avaient pas de ravitaillement", a déclaré la prévenue qui selon le président du tribunal a "pris sur elle de revendiquer le vol" de neuf canettes.
La défense, après avoir souligné qu'en l'absence d'un véritable débat démocratique sur le nucléaire en France, les militants n'avaient plus qu'à recourir à des manifestations pour se faire entendre, a plaidé la dispense de peine.
Le 23 novembre 2011, des heurts avaient opposé forces de l'ordre et plusieurs centaines de militants qui avaient annoncé leur volonté de bloquer un train de déchets nucléaires au départ du terminal ferroviaire d'Areva à Valognes et à destination de l'Allemagne. La voie avait été endommagée par certains militants.
Le tribunal rendra sa décision le 7 février, date à laquelle quatre autres manifestants du Collectif Valognes Stop Castor comparaîtront à leur tour.
Quelques militants avaient fait le déplacement à Cherbourg pour soutenir les prévenus, tandis qu'une quinzaine de fourgons de CRS étaient présents dans les rues adjacentes au tribunal.