Pour la saison 2012-13, l'opéra de Rouen sera sous les signe des "femmes rebelles".
De Carmen à Lolo Ferrari, en passant par Leonore, l'héroïne de "Fidelio", l'Opéra
de Rouen va suivre durant sa saison 2012-13 "un petit fil
rouge" qui reliera "des femmes rebelles", selon Frédéric Roels, son directeur.
"Ce sont des personnages féminins forts qui entrent en rébellion contre la société", explique Frédéric Roels, ce metteur en scène belge qui entame sa quatrième saison à la tête de la scène lyrique normande en disant sa "confiance" envers "le regard
des femmes" dans un monde "en pleine mutation".
Le récit, sur une scène lyrique, de l'histoire de Lolo Ferrari, cette actrice à la poitrine démesurée, morte en 2000 après avoir subi 25 opérations, peut surprendre.
"De tout temps, de grands opéras ont été inspirés par des sujets d'actualité",
rappelle toutefois Frédéric Roels, qui voit dans Lolo Ferrari "un exemple tragique
des transformations qu'on peut imposer à son corps pour répondre à des fantasmes".
La mise en scène de cette commande de l'Opéra de Rouen,qui sera jouée en mars prochain, est signée de Michaël Delaunoy. L'ouvrage a été composé par le Belge Michel Fourgon, connu pour ses pièces symphoniques et vocales.
Laurent Bondi Secrétaire général adjoint de l'opéra de Rouen explique aussi "qu'en son temps, la Traviata de Verdi avait aussi choquée. Les sujets contemporains choquent toujours. A tel point qu'on avait voulu transposer l'opéra dans le passé, à l'époque. Mais l'opéra est fait pour être vivant , c'est donc bien que l'on en écrive encore aujourd'hui" a ajouté le secrétaire général adjoint de l'Opéra De Rouen. "La vie de Lolo Ferrari est une histoire tragique qui s'adapte bien à l'opéra donc" conclut le dirigeant de l'opéra.
Quelque mois plus tôt, à l'ouverture de la saison, en septembre, les spectateurs auront pu voir "Carmen" de Georges Bizet, mis en scène par Frédéric Roels, avec Vivica Genaux, une belcantiste, dans le rôle principal. "Carmen délivre un message de liberté et d'autonomie qui va la pousser vers la mort", assure le metteur en scène.
Avec "Fidelio", de Ludwig van Beethoven, l'Opéra de Rouen poursuit dans cette veine en évoquant le plongeon dans les ténèbres de l'héroïne Leonore, qui va en extraire son fiancé Florestan. "Il s'agit d'un autre exemple du passage de l'obscurantisme à une vision éclairée des choses", assure Frédéric Roels.
Au total, la saison 2012-13 de cette scène qui s'appuie sur son orchestre fondé par Oswald Sallaberger, le choeur Accentus dirigé par Laurence Equilbey et une compagnie de quatre jeunes chanteurs comptera sept opéras, une trentaine de concerts et une dizaine de spectacles de danse.