Les recommandations de l'ASN

Pas de fermeture de centrales nucléaires, mais des modifications importantes pour faire face à tout types de risques.

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A la suite de la catastrophe de Fukushima en mars 2011, l'ASN a examiné 79 installations nucléaires françaises : les 58 réacteurs d'EDF en fonctionnement, le réacteur EPR en cours de construction à Flamanville et 20 autres installations (retraitement de combustible, stockage des déchets, etc.).

Il ressort de cette inspection générale que les installations françaises présentent "un niveau de sûreté suffisant" et qu'aucune ne doit être fermée immédiatement.

"Les marges sismiques actuelles sur les réacteurs nucléaires d'EDF sont satisfaisantes", écrit l'ASN dans son rapport post-Fukushima de près de 400 pages présenté ce mardi.

Concernant les risques d'inondation, "la réévaluation complète conduite à la suite de l'inondation de la centrale nucléaire du Blayais en 1999" donne aux installations françaises "un haut niveau de protection", estime l'Autorité.

De même, l'ASN estime que la "conception renforcée" de l'EPR "assure déjà une protection améliorée à l'égard des accidents graves".

L'ASN réclame néanmoins un investissement "massif" pour "renforcer la robustesse" des centrales face à des situations extrêmes comme celle de Fukushima.

Pour prévenir un accident grave ou en limiter la progression, l'ASN demande à EDF de "définir avant le 30 juin 2012, puis de déployer, un "noyau dur"", c'est-à-dire d'identifier les dispositions en termes de matériel et d'organisation qui permettront d'assurer les fonctions de base en cas de situation exceptionnelle.

Ce "noyau dur" devra notamment comprendre un centre de commandement et decommunication "bunkerisé", ainsi qu'un groupe électrogène et une alimentation en eau "d'ultime secours" par réacteur.

L'ASN va par ailleurs imposer la mise en place de dispositions renforcées autour des piscines d'entreposage du combustible usé pour s'assurer que les barres d'uranium resteront toujours correctement refroidies.

L'ASN va imposer la mise en place progressive, à partir de cette année, de la "Force d'action rapide nucléaire" (FARN) proposée par EDF en avril dernier. Selon l'ASN, il s'agira d'un "dispositif national d'urgence rassemblant des équipes spécialisées et des équipements permettant d'intervenir en moins de 24 heures sur un site accidenté".

"Le dispositif devra être projetable sur n'importe quel site fin 2012 et avoir une capacité d'intervention simultanée sur tous les réacteurs d'un site fin 2014", écrit l'ASN dans son avis accompagnant le rapport.

L'ASN rappelle que "les facteurs sociaux, organisationnels et humains sont un élément essentiel de la sûreté".

L'Autorité souligne notamment "que la surveillance des sous-traitants intervenant dans les installations nucléaires ne doit pas être déléguée par l'exploitant quand elle concerne des interventions importantes pour la sûreté". Les exploitants devront fournir à leur personnel une formation et une préparation pour faire face à des situations extrêmes et s'assurer que leurs prestataires "adoptent des exigences similaires" avec leur propre personnel.

L'ASN, au regard de l'accident de Fukushima, souhaite également "renforcer les référentiels de sûreté des installations nucléaires", en particulier sur les aspects séisme, inondation et risques liés aux autres activités industrielles à proximité des centrales.

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