Mobilisation nationale à l'appel de deux syndicats. Manifestation ce matin à Argentan
Une rangée de pneus barrait ce mercredi matin l'accès du centre de détention d'Argentan. Quelques surveillants filtraient l'entrée de l'établissement. Une action symbolique plus qu'un véritable barrage. "Le droit de grève n'existe pas chez nous", explique Yanne Leroux, surveillant. Mais leur colère, elle, est bien réelle.
Cette action s'inscrit dans un mouvement national initié par deux syndicats, FO et la CGT. En cette période de campagne électorale, ils ont souhaité interpelé les candidats à la présidentielle sur la situation dans les prisons françaises. Les syndicats dénoncent un sous-effectif chronique dans les établissement pénitentiaires. "Plus de 550 postes sont vacants à ce jour", a déclaré Christophe Marquès, secrétaire général de FO pénitentiaire, à l'AFP "Plus de 66 000 détenus, ça n'est jamais arrivé. Toutes les maisons d'arret sont surpeuplées". A Argentan, le centre de détention compte 120 surveillants pour 630 détenus.
Pour les surveillants, cette surpopulation carcérale entraîne la dégradation de leurs conditions de travail. "Je crois que les prisons, ça ne fait pas élire", affirme Emmanuel Baudin, de FO pénitentiaire Argentan, "Ils (les politiques) veulent qu'on enferme les gens qui sont condamnés, mais après ils se moquent de ce qui se passe à l'intérieur, ils se moquent de ceux qui les gardent. On nous donne pas les moyens nécessaires, on bourre les prisons et après: faites comme vous pouvez." Les syndicats demandent des "recrutements massifs de personnel" ainsi que "des revalorisations statutaires et indemnitaires".
Reportage: Pierre-Marie Puaud, Matthieu Bellinghen
Blocage de la prison d'Argentan par france3bassenormandie_845