Michel Houssin avait retiré des boulons d'un pylône en construction sur une future ligne à très haute tension.
Trois mille euros d'amende dont 2.000 avec sursis ont été requis ce matin à Coutances, en correctionnelle contre le leader de la Confédération Paysanne Michel Houssin.
Reportage de Stéphanie Vinot et Joël Hamard dans le 19/20
Le prévenu a reconnu avoir le 18 mars "symboliquement" déboulonné quatre boulons d'un pylône en construction à Saint-Martin d'Aubigny, afin de manifester avec plusieurs dizaines d'autres personnes son opposition à la THT. Les opposants redoutent que ces lignes aient des effets sur la santé.
La filiale d'EDF chargée du réseau, RTE, a réclamé plus de 5.100 euros de dommages et intérêts. Le tribunal correctionnel a mis son jugement en délibéré au 21 août.
"Quelle est la limite de la contestation ? C'est la voie de fait. Tant qu'il y aura voie de fait, il y aura poursuite", a déclaré le procureur de la République Renaud Gaudeul, rappelant que le prévenu encourait 15.000 euros d'amende et un an de prison pour "opposition à des travaux d'utilité publique par voie de fait".
"Pour contester, vous pouvez user de recours contre le permis de construire", a poursuivi le procureur.
"Il était hors de question de décamper" lorsque les gendarmes les en ont enjoint, a dit à la barre M. Houssin : "il y avait un arrêté municipal interdisant la THT" dont l'Etat n'a jamais demandé l'annulation.
D'autres arrêtés municipaux similaires pris sur le tracé de cette future THT ont été annulés par la justice, a rappelé Me Nicolas Tannier, l'avocat de RTE. "L'institution judiciaire n'a pas à entrer dans ce débat. Ce serait une violation de la séparation des pouvoirs", a pour sa part estimé le procureur.
Me Gervais Marie-Doutressoulle, l'avocat de M. Houssin, a demandé une relaxe et dénoncé "une mise en cause de la liberté d'expression" le jour de l'arrestation. "La République française ne permet pas d'être anti nucléaire ou anti-THT", a-t-il
tonné.
Une cinquantaine de militants ont manifesté devant le tribunal, derrière une banderole
"EPR, THT, santé en danger".
La THT Cotentin Maine doit notamment acheminer l'électricité devant être produite par le réacteur EPR en construction à Flamanville
Le reportage de Stéphanie Vinot et de Joel Hamard
Anti-THT: 3000 euros requis contre Michel Houssin par france3bassenormandie_845