Cette institution presque bicentenaire emploie 150 salariés. Ces derniers dénoncent les restrictions budgétaires auxquelles ils sont confrontés et font grève ce mercredi pour la première fois depuis 70 ans.
Vendredi dernier, c'est une "haie d'honneur" qui avait accueilli Marc Pottier, l'adjoint de la culture à l'agglomération de Caen, au conservatoire de Caen à l'occasion du Conseil d'établissement et du Comité de gestion de l'orchestre. Musiciens, élèves, et parents d'élèves s'étaient rassemblés, vêtus en noir, instruments baissés pour dénoncer la baisse du budget de fonctionnement depuis deux ans.
Des négociations ont eu lieu ce mardi 29 mars mais n'ont pas apaisé les inquiétudes des personnels. "On nous a dit qu'il n'était pas possible de nous promettre la stabilisation des budgets, nous craignons donc que la baisse des dotations continue alors qu'elle est déjà plus importante que ce qu'on nous avait annoncé en 2014", expliquait ce mardi soir dans votre édition régionale, Dorothée Baritsch, déléguée UNSA à Caen-la-Mer, "Nous avions négocié 480 000 € en mois sur deux ans et en fait on nous ponctionne de 570 000 €". Les salariés du conservatoire ont donc voté la grève en assemblée générale pour cette journée du mercredi 30 mars.
Reportage de Suzana Nevenkic et Gildas Marie
Intervenants:
- Guillaume Cuberon, professeur de violon
- Lair Magena, parent d'élève
- Maude Gosselin, parent d'élève
Ces restrictions se traduisent notamment par "le gel des postes, des suppressions des postes, des non-remplacements" (80 heures d'enseignement ont été supprimées depuis 2014) et mettent en péril, selon les représentants des personnels, le fonctionnement de l'institution et de l'Orchestre de Caen. "Tout est menacé. Tout ce que l'on enlève au conservatoire a des repercussions sur l'Orchestre et tout ce qu'on enlève à l'Orchestre a des repercussions directes sur le conservatoire. Par exemple, les masterclass ,des cours donnés par les artistes invités, souvent des artistes de renommée internationale, si il n'y a plus d'invité, il n'y aura plus de masterlass pour les élèves, ce qui montre très clairement à quel point l'enseignement et la diffusion sont liés."
Interview intégrale de Dorothée Baritsch, déléguée UNSA à Caen-la-Mer