Vincent s’intéresse à ce que l’on ne sait pas de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale en Normandie, de la Résistance au Débarquement. Il mène l’enquête pour découvrir les petites histoires méconnues, ces détails qui ont participé à l’écriture de l’histoire internationale. L’acte d’un homme qui a des répercussions insoupçonnées, un espion oublié dans les archives, les histoires bouleversantes de civils, d’anonymes… il n’y a pas de petites histoires !
La résistance Normande
La Normandie compte plus de 10 000 résistants, ce qui est remarquable d’autant plus que la résistance dans la région était à haut risque car ses habitants ont subi une dense et étroite occupation dès 1940.
On a peut-être une image déformée du rôle de la Résistance : on prête aux résistants des actions militaires comme des sabotages, des attentats, des embuscades tendues aux allemands. Si ces actes ont eu lieu, la Résistance fut aussi non-violente avec des figures moins héroïques : une mercerie qui sert de boîte aux lettres pour transmettre le courrier entre résistants, un garagiste qui cache des armes dans son atelier, une jeune fille à vélo qui transmet un message…
La lutte armée a occupé une minorité de résistants ou une petite partie de leur temps. En réalité, avant le débarquement du 6 juin 1944, la résistance s’est principalement consacrée au renseignement et aux sauvetages. Le renseignement était d’autant plus important que les Américains et les Anglais envisagent dès août 1943 un débarquement en Normandie.
Il leur faut donc des informations sur les défenses ou les forces de l’adversaire : mouvements de troupes, localisation des fortifications, des dépôts d’essence, des rampes de lancement V1 ou des terrains d’aviation… La Résistance se compose donc d’informateurs et d’agents de liaison chargés d’acheminer l’information jusqu’aux services secrets installés à Londres.
Cependant tous ces exemples n’épuisent pas la diversité des actes de résistance. La majorité des Normands reste attentiste et si certains voient la Résistance d’un bon œil (ils sont prêts à cacher des résistants ou les ravitailler, à fermer les yeux sur leurs agissements), d’autres sont hostiles et méfiants.
La lutte armée ne fait pas l’unanimité, car elle entraîne des représailles allemandes à l’égard de la population civile. En réaction au déraillement d'airain dans le Calvados, l’Occupant arrête puis déporte une centaine de cheminots, de juifs, de militants communistes de Caen et de tout le département du Calvados.
L’opinion s’interroge : envoyer à la mort des innocents n’est-il pas un prix trop lourd à payer pour un objectif — le déraillement d’un train de permissionnaires — sans intérêt militaire ? Les craintes de représailles expliquent pourquoi certains Normands refusent de se compromettre avec les résistants. A cause de leur clandestinité, certains résistants sont même considérés comme des bandits et non comme des héros. Les résistants normands sont majoritairement des jeunes hommes, mais il y a aussi des gens d’âge moyen (30-45 ans). Les employés et ouvriers (dans les PTT et la SNCF) sont les plus nombreux mais dans le Calvados et l’Orne on note une surreprésentation des cadres, des artisans et des patrons.
A la découverte des petites histoires
Pour commencer, retour au tout début de la guerre, à l’heure où la France se bat encore, pour éviter la capitulation. Au pays de Caux, des divisions de combattants français tentent d’aider des soldats britanniques à rejoindre l’Angleterre. C’est une défaite française, mais un homme se dresse : Benjamin, engagé pour la mémoire des combattants, nous raconte l’acte héroïque et oublié de l’officier Etienne de Faure, du haut de la colline du petit village de Saint-Pierre-le-Viger.
Après la capitulation française, débutent les premiers actes de résistance. C’est un fait méconnu, mais le premier résistant fusillé par les allemands était un normand ! Encore plus mystérieux, on ne sait rien de ses motivations ni grand-chose de sa vie.
Ce soldat inconnu de la Seconde Guerre mondiale inspire, Didier Séraffin, écrivain, qui nous raconte ce que l’on sait sur Etienne Achavanne et ce qu’il a imaginé à propos de cette figure historique oubliée, à deux pas de l’endroit où il a été fusillé, à côté de Rouen. Avec John Hopper, bandit-espion, qui file entre les doigts des allemands pendant toute la guerre, la réalité dépasse la fiction. Si bien que Frédéric Leterreux, auteur de la bande-dessinée “L’Espion du Jour-J”, n’a eu qu’à retracer les multiples rebondissements de cet authentique Arsène Lupin. Il nous retrace les faits les plus marquants accompagné de son dessinateur, depuis les hauteurs de Villerville.
Mais le quotidien en temps de guerre c’est aussi des officiers loin de chez eux, habités par l’incertitude de revoir leur famille un jour. Si l’on se rend dans certains bois de Normandie, ces peurs et ces messages d’amour sont toujours lisibles gravés dans l’écorce des arbres. Vincent déambule parmi les hêtres du pays de Caux, en lisant les mots laissés par les soldats.
L’émission se termine sur le chant des partisans, interprété par un chœur, sur les hauteurs de Rouen.
Découvrez la bande annonce ci-dessous :
>> Vachement Normand, Les petites histoires derrière la grande, réalisé par Johann Boisleme et préparé par Marine Desgres.
à voir sur France 3 Normandie
dimanche 5 juin à 12h55 !
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