Le Lycée Agricole de Saint Cyran du Jambot (Indre) est entièrement tourné vers le cheval. En ce 3ème jour, retrouvons Michael Jannot, instructeur avec les plus âgés des élèves, les 9 filles et garçons qui préparent leur « BPjeps » et pour la majorité une licence.
Avec le soleil qui irradie les lieux, les 9 chevaux présents sont à la détente. Au milieu, droit, Michael Jannot. Instructeur du l'établissement.
« Nous formons des BPjeps, mais sommes également naisseurs de quelques produits chaque année. Avec les élèves, nous pré-débourrons, en fin d’année de 2 ans. Après quelques mois d’hiver nous reprenons les chevaux pour le débourrage. Nous prenons aussi en charge ceux des éleveurs de la région : nous valorisons de fait leurs poulains dans des conditions très avantageuses. Mais nous voyons aussi passer le produits. De fait, en intervenant dans presque tous les secteurs de la filière cheval, cela permet à Saint Cyran d’être bien intégré et un des piliers de la filière cheval de la région. »
Cet ancien gérant de gros club en région parisienne, a aussi été préparateur de jeunes chevaux en CSO. Il a rejoint les enseignants du Lycée Agricole. En cette fin de matinée, il travaille avec les plus âgés, les 9 filles et garçons qu’il prépare au BPJeps. « En fait leur préparation est double à nos yeux. Il est nécessaire qu’ils soient prêts à répondre aux critères du diplôme qu’ils préparent, et du métier auquel ils se destinent. Mais pour nous, il est tout aussi important qu’ils deviennent des spécialistes de la préparation de chevaux, car à terme, ils auront aussi cette casquette. Notre programme d'enseignement prend en considération ces deux éléments en permanence ».
Dans l’immense propriété de cet ancien couvent, tous se sont retrouvés pour une séance d’extérieur, sur un parcours de cross. Il y a bien 3 chevaux d’école confirmés, et un 6 ans qui commence à avoir du métier, mais les 5 autres sont encore des jeunes. « Il y a trois 4 ans et deux 5 ans, tous nés dans notre élevage. Les élèves n’ont pas de chevaux attitrés. On essaye de les faire tourner tout en maintenant les affinités. Nous construisons également des alliances que nous renforçons à mesure que l’examen approche. »
Le Hunter, tellement formateur
Pour le reste, les futurs moniteurs ont un programme de compétition toute l’année. « Sauts d’obstacles bien sûr mais aussi concours complet. Et du Hunter ! Une spécialité formatrice autant pour les élèves que pour les chevaux. Formatrice mais compliquée à implanter dans les clubs en France et c’est dommage. A l’inverse des américains ou des anglais, souvent on se contente de proposer des épreuves au chrono : c'est parfaite pour développer l’esprit de gagne mais insuffisant pour former des cavaliers. »Découverte des obstacles fixes pour les plus jeunes, travail classique pour les autres, cette séance se déroule dans une ambiance studieuse mais heureuse. « Le calme, la fluidité doivent être les maîtres mots. Nous inscrivons le travail dans le temps. »
Plus tard en fin de journée, Michael reviendra seul avec Aléa du Jambot. Un bel Alezan de 5 ans, né au Lycée. Il a entamé avec lui la saison en 5 ans Classique. « Il était en concours ces deux dernier jours. Là c'est du décrassage. Il est prometteur » susurre l’instructeur, avec un sourire de fierté qu’il ne parvient pas à dissimuler.