La zone d'activité de Tirepied était presque vide depuis sa création. La communauté d'agglomération d'Avranches croyait être tirée d'affaire avec l'arrivée annoncée de Remade sur l'Ecoparc. Patatras ! Mathieu Millet, l'ancien patron de l'entreprise, renonce aujourd'hui à acheter les terrains.
Les rêves de campus à l'américaine sont bel et bien enterrés. La Sillicon Valley de l'Avranchin ne verra jamais le jour. Les difficultés fiancières de Remade qui l'ont conduit à écarter son patron fondateur font capoter une transaction qui aurait pourtant bien soulagé la communauté d'agglomération d'Avranches.
Depuis sa création à Tirepied en 2010, l'Ecoparc n'a pas rencontré son public, c'est le moins qu'il puisse se dire. La zone d'activité n'a séduit que six petites entreprises qui emploient au total une quarantaine de salariés. Alors, quand le flamboyant enfant du pays Mathieu Millet a annoncé son intention de racheter la totalité des terrains, les élus pensaient s'être délesté de ce boulet.
Revers de fortune
Les entreprises déjà installées ont bien fait de la résistance. À commencer par celle dirigée par Thierry Lemoine, le maire de Tirepied... Qu'importe, Mathieu Millet a fini par signer l'acte d'achat au coeur de l'été, le 1er août dernier, pour le compte d'une de ses sociétés, la SARL Ecoparc. Une somme de 6,5 M€ devait à terme finir dans les caisses de la communauté d'agglomération.
Mais quelques jours plus tard, l'entreprise remade, en proie à des difficultés de trésorerie, débarque son patron. Sentant le vent venir, David Nicolas, le président de l'agglomération d'Avranches écrit à Mathieu Millet. Dans une lettre datée du 19 août, il lui demande : "Pouvez-vous nous confirmer votre volonté de poursuivre le développement de l'Ecoparc ?". La réponse ne tarde pas. Par retour de courrier, le 20 août, Mathieu Millet qui se dit "victime de diffamations fantasmagoriques" écrit : "nous vous confirmons ne pas poursuivre ce projet". Et, pour couronner le tout, le patron de la SARL Ecoparc demande le remboursement des frais déjà engagés par sa société. Il y en aurait pour quelques centaines de milliers d'euros.