Le 19 mars, la justice s'était montrée plutôt clémente face à François Cerbonney, le berger de mouton de prés-salés dans la baie du Mont-Saint-Michel. L'association Manche Nature, qui souhaite la démolition de la bergerie, a fait appel.
C'est une affaire qui est loin d'être terminée. Le mardi 19 mars 2024, le tribunal de Coutances (Manche) avait condamné François Cerbonney, le berger de mouton de prés-salés à Genêts, dans la baie du Mont-Saint-Michel, à une astreinte de 50 euros par mois à compter d'octobre 2024. Une décision de justice plutôt clémente qui ne passe pas pour Manche Nature. L'association, qui demande la destruction de la bergerie depuis 2015, a donc fait appel.
Les écologistes demandent une astreinte de 150 euros par jour
"Cela fait des années que la justice a demandé à François Cerbonney de détruire sa bergerie. Elle est illégale et il faut que la loi soit appliquée", lance Alain Millien, administrateur de Manche Nature. Après avoir fait condamner le berger à 6 100 € d’astreinte, l’association de défense de l’environnement demandait une nouvelle astreinte de 150 € par jour. "Cette fois la justice l'a condamné à 50 euros d'astreinte par mois, c'est inadmissible ! Nous avons décidé de faire appel car ça fait 8 ans que le berger n'applique pas la loi. Il faut que la justice mette à exécution sa décision", ajoute ce dernier.
Manche Nature défend la loi littoral
Manche Nature estime que cette bergerie tombe sous le coup de la loi littoral. "D’ailleurs, les juges, à chaque échelon des juridictions, sont constants : la bergerie est illégale et ne peut bénéficier d’une quelconque exception.".
Pourtant, l'association écologiste plaide pour que les moutons continuent de fréquenter le domaine public maritime. Elle nous expliquait, il y a quelques semaines,avoir toujours proposé "que soit mis à la disposition du berger par les collectivités un bâtiment en dehors de la zone littorale et de l’espace remarquable mais suffisamment proche des herbus pour permettre la continuité de l’activité".
François Cerbonney, de son côté, continue de s'occuper de son troupeau de 400 brebis à Genêts. C'est, en effet, la pleine saison des agnelages. On compte une dizaine de naissances par jour dans la bergerie où les jeunes agneaux peuvent rester au chaud.