La Biennale du 9e art de Cherbourg est consacrée cette année à l’illustrateur français Nicolas de Crécy. L’exposition « Etranges citées », au musée Thomas Henry, présente 130 œuvres de villes réelles ou fantasmées. Parmi elles, Cherbourg, dans la Manche. (Re)découverte de ce port du Cotentin à travers le coup de crayon du célèbre dessinateur.

Cherbourg fait désormais partie de ses carnets de voyage. À travers les bateaux de pêche, les paquebots et les palmiers, l’illustrateur Nicolas de Crécy a tiré le portrait du port du Cotentin.

L'artiste français, qui s'amuse depuis une trentaine d'années à casser les codes du genre, a voyagé à travers le monde. En octobre 2022, il fait escale dans la petite ville manchoise. Invité en résidence, Nicolas de Crécy s’est promené, crayon et calepin à la main, dans les rues et sur les quais cherbourgeois pendant une dizaine de jours.

Résultat pour la 11e Biennale du 9e art : une quarantaine de croquis et gravures sont nés des déambulations de Nicolas de Crécy. Un corpus d’œuvres inspirées de Cherbourg est exposé jusqu’au 15 octobre 2023 au musée Thomas Henry de Cherbourg.

Cherbourg comme lieu de création

Faire de Cherbourg une source d’inspiration, c’est la volonté de la directrice du musée Thomas Henry, Louise Halley : "C’est vraiment une nouvelle dimension que l’on veut donner à la Biennale du 9e art". Avant d’ajouter que l’objectif est de faire de Cherbourg "un lieu non plus seulement d’exposition mais aussi un lieu de création artistique".

Architecture, mon amour

Pour Nicolas de Crécy, la ville est plus qu’un simple décor. Elle est un personnage à part entière. New-York, Tokyo ou Mexico font partie de ses terrains de jeu, avec un intérêt certain pour l’architecture : "J’aurais pu être architecte !", lance, amusé, Nicolas de Crécy.

"C’est un artiste qui aime tous les types d’architectures, celle du XVIIe siècle baroque, à l’architecture contemporaine en passant par les gratte-ciel du début du XXe siècle, c’est vraiment quelque chose d’extrêmement important pour lui", détaille Paul Guermond, chef du service collections et expositions du musée Thomas Henry. Pour l'illustrateur, dessiner des paysages urbains, des bâtiments, "c’est comme un vocabulaire intégré, c’est presque des vacances graphiques !"

Mais une fois le crayon ou le pinceau en main, le dessinateur prend de la distance avec la réalité observée. Les perspectives sont faussées, certains éléments sont distordus, les cadrages ont quelque chose d’inattendu, à l’image de New-York-sur-Loire. Il s’agit d’une ville imaginée par Nicolas de Crécy dans les années 1990 qui mêle l’architecture de la ville américaine à celle des châteaux de la Loire, en y invitant des créatures fantastiques.

Cherbourg, cité navale

Aujourd’hui l’artiste explique être passé à autre chose : "j’ai tourné la page des villes imaginaires". A Cherbourg, Nicolas de Crécy s’est attaché à "trouver la traduction graphique de cette atmosphère de la ville, une atmosphère navale".

Mais avec la volonté ''d’éviter l’écueil de la carte postale", précise-t-il. Pour cela, l’artiste a eu recours à la gravure, une manière de proposer "un dessin moins direct, plus travaillé et avec des accidents pas toujours contrôlés", précise-t-il.

Nicolas de Crécy se distingue aussi par son choix des cadrages. Un navire à la coque immense représenté en contre-plongée, le mythique sous-marin Le Redoutable se confond avec un imposant paquebot. "Les points de vue sont très originaux avec des contre-plongées ou au contraire avec des points de vue très bas", insiste le chef du service collections et expositions du musée Thomas Henry. Faire un pas de côté avec le réel, c’est peut-être cela la patte de Nicolas de Crécy.

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