La direction, silencieuse depuis plusieurs mois alors que le service des urgences est en crise, communique sur l'amélioration de la situation financière de l'établissement.
Ces derniers mois, le centre hospitalier du Cotentin a retenu l'attention des médias pour la crise qui frappe son service des urgences, une crise en partie suscitée par la fermeture des urgences de Valognes à l'été 2015. Si le personnel soignant s'est régulièrement exprimé pour dire son mal-être et critiquer ses conditions de travail, la direction de l'établissement s'est toujours refusée à commenter la situation, préférant se réfugier dans le silence.
En ce début du mois de juillet, celle-ci se décide à communiquer pour faire part de bonnes nouvelles concernant la situation financière de l'établissement. Alors que le centre hospitalier du Cotentin accusait un déficit comptable de 5 millions d'euros en 2014 tout en bénéficiant d'une aide complémentaire de l'Etat de 11 millions d'euros, ce déficit n'est plus que d'1 million d'euros en 2015 avec une aide complémentaire de l'Etat ramenée à 9 millions d'euros.
Cette "embellie" financière découle, selon la direction, d'une augmentation de l'activité de 5%. Le recrutement de nouveaux praticiens ainsi que l'achèvement de certains programmes de rénovation permettent de répondre à des demandes de soins qui ne pouvaient pas être satisfaites auparavant. Cette embellie se confirmerait en 2016, sur les six premiers mois de l'année.
Cependant, tout n'est pas rose et la question des urgences demeure le point noir du centre hospitalier. Si, selon la direction, le centre de soins non programmés de Valognes connait un fonctionnement satisfaisant, notamment depuis le recrutement de trois médecins (auparavant, le service était assuré par des praticiens cherbourgeois), le service des urgences de Cherbourg pâtit encore d'un manque chronique de personnel et d'une difficulté à recruter: seuls 13 à 14 postes sont effectivement occupés sur les 26 nécessaires pour faire fonctionner ce service.
Reportage de Jérôme Raguenau et Sylvain Rouil
Intervenant:
- Maxime Morin, directeur Centre Hospitalier Public du Cotentin