Ce vendredi, un drone a déposé un fumigène sur le toit de l'un des bâtiments qui abrite l'une des piscines de l'usine de retraitement de déchets nucléaires Orano La Hague. Une action revendiquée par Greenpeace.
" Ce matin vers 10h30, des activistes de Greenpeace France ont déclenché, à l’aide d’un drone, des fumigènes de détresse sur le toit de la piscine d’entreposage des combustibles irradiés de l’usine Orano (ex-Areva) de La Hague pour dénoncer le risque de saturation et sa vulnérabilité.
En effet, ce bâtiment concentre l’équivalent de plus d’une centaine de cœurs d’un réacteur nucléaire. Pourtant son toit, en simple tôle métallique, est bien trop fragile pour protéger les bassins remplis de matière radioactive en cas d’acte malveillant par les airs."
C'est par ce communiqué que Greenpeace revendique l'action signalée une heure plus tôt par un communiqué d'Orano La hague: " Le survol de ces drones n'a eu aucun impact sur la sûreté des installations et du personnel. (....) Une plainte sera déposée".
"Vulnérabilité" des installations nucléaires
Alix Mazounie, chargée de campagne Energie à Greenpeace France, déclare : « Greenpeace a démontré, une fois de plus, que les installations nucléaires françaises ne sont pas suffisamment protégées contre les risques d’agression externe. Mais ce qui est particulièrement choquant, c’est que ce drone ait pu allumer des fumigènes de détresse sur le toit de la piscine, c’est-à-dire le point faible d’un bâtiment contenant la plus grande quantité de matières radioactives dans le monde ».
La piscine de l’usine d’Orano La Hague contient environ 10 000 tonnes de combustibles irradiés en attente d’être retraités ou d’une solution définitive.
« La piscine de l’usine Orano La Hague concentre de manière spectaculaire tous les problèmes du nucléaire français: des bâtiments vieillissants et très mal protégés, des piscines quasiment engorgées de déchets radioactifs et une politique de « retraitement » qui échoue à réduire les volumes de déchets ultimes. Observez cette piscine et vous contemplerez tout l’échec du nucléaire français », conclut Alix Mazounie.
Interrogé par l'AFP, Orano a répondu que ce toit était "conçu pour résister à la chute d'un aéronef" et que "la démonstration de sûreté
(du site, ndlr) a été faite devant la commission" d'enquête de l'Assemblée nationale sur la sûreté des installations nucléaires venue sur place en juin.
Interrogée par l'AFP , son rapporteur, la députée LREM Barbara Pompili avait alors déploré se "heurter au secret défense".