Originaire de Martinvast, dans la Manche, André Le Goupil a contribué au développement de la filière équine en Normandie. L’ancien cavalier est décédé hier, vendredi 17 février, à l’âge de 92 ans et c'est tout le monde des chevaux de sport qui le salue.
André Le Goupil assistait souvent au Salon des étalons de sport, à Saint-Lô, celui où l'on célèbre le selle français, le cheval d'obstacle par excellence né dans les prés verts du Cotentin. Hasard du calendrier, celui-ci s'est ouvert ce samedi 18 février. Alors au lendemain de la disparition du cavalier, nombreuses sont les personnes à lui rendre hommage.
"C’est un peu mon enfance André, c’était un cavalier hors pair. Il a débuté avec les moyens du bord, il a formé ses chevaux, il les a éduqués et il les a emmenés plusieurs fois au haut-niveau. Toujours dans le respect du cheval", témoigne Hubert Esnault, ancien cavalier et fils d'éleveur.
Côté humain, c’était un homme à la portée de tout le monde.
Hubert EsnaultAncien cavalier
Yann Adam, directeur du Pôle Hippique de Saint-Lô, se souvient quant à lui d'une "personnalité très forte" qui savait "transmettre sa passion de façon humble."
Un champion international
Un homme "pointilleux", "dynamique" et au "regard perçant". Voilà comment Denis Brohier, éleveur et entraîneur, décrit André Le Goupil. Sans oublier son incroyable carrière : "Lorsqu’il est arrivé dans le milieu du complet, c’était un milieu exclusivement militaire à l’époque. C’était le seul cavalier civil !"
Il a été à l’ébauche de toute cette modernisation du sport équestre.
Denis BrohierEntraîneur dans la Manche
En 1961, le Normand est sacré champion de France du Grand concours complet. Trois ans plus tard, en 1964, il participe aux Jeux Olympiques de Tokyo. Bernadette son épouse l’accompagne comme groom.
En 1968, il termine onzième en individuel et quatrième en équipe aux Jeux Olympiques de Mexico.
Fondateur du Grand Complet
"Il est arrivé dans une période où l’État gérait l’ensemble de l’élevage et du sport équestre en France", approuve Yann Adam. "Il a fait partie de ces pionniers qui ont montré qu’on pouvait faire confiance à des cavaliers privés pour briller dans les championnats."
En 1995, le champion normand créé également le Grand Complet. Il l'installe tout d'abord dans sa commune de Martinvast. Le concours devenant mondialement connu, il se tient aujourd’hui au Haras du Pin (Orne).
Symbole que la passion d'André Le Goupil perdurera, ses quatre fils, Jean, Pierre, André-Jacques et Guillaume travaillent tous dans le domaine de l'équitation. L'un deux, Pierre Le Goupil, a même été désigné comme chef de piste pour le concours complet des Jeux Olympiques de Paris 2024.