Le "Versailles du cheval" est l'un des 18 projets emblématiques retenus par la fondation du patrimoine présidée par l'animateur Stéphane Bern pour bénéficier des aides du loto du patrimoine. Le site normand souhaite restaurer son église et son infirmerie vétérinaire.
En septembre prochain aura lieu la cinquième édition du loto du patrimoine, un jeu de grattage où l'heureux élu n'est pas le seul détenteur du ticket gagnant. Depuis son lancement en 2018, le jeu a permis à la la Mission patrimoine, présidée par l'animateur féru d'histoire et de vieilles pierres, Stéphane Bern, d'aider 645 sites pour leurs travaux de restauration, dont 90 projets emblématiques du patrimoine régional et 555 sites départementaux.
Les 18 projets emblématiques du loto du patrimoine 2022, les vitrines de l'opération, ont été dévoilées ce lundi 14 mars. "Ce sont les sites dont on verra les photos sur les tickets de grattage. C'est la raison pour laquelle on les annonce bien en amont, avant les 100 autres sites qui seront attributaires du loto en septembre prochain", rappelle Stéphane Bern.. "On essaye de montrer la diversité du patrimoine en péril et de tenir un équilibre entre les monuments protégés ou non mais aussi entre les différentes typologies de patrimoine, qu'il n'y ait pas que des châteaux ou des église, qu'il y ait aussi des choses industrielles, ouvrières, des maisons d'illustres."
Le "Versailles du cheval"
Pour la Normandie, c'est un site étroitement lié à la culture équine et équestre de la région qui a été retenu cet année. La haras du pin, dans l'Orne, souvent surnommé le "Versailles du cheval" figurera en bonne place sur les tickets de grattage à la rentrée prochaine. Le site, construit entre 1715 et 1736 sur ordre de Louis XIV et Colbert, est le plus ancien des haras nationaux. Théâtre de nombreuses compétitions nationales et internationales (jeux équestres mondiaux en 2014, championnats du monde d'attelage en 2023 et 2024, championnats d'Europe de concours complet en 2023 mais aussi centre de préparation pour les JO 2024), le haras du pin accueille également de nombreux touristes grâce à son patrimoine architectural.
Mais sur ses 16 000 m2 de bâtis, certains bâtiments accusent plus que d'autres leur âge. C'est le cas de l’ancienne église du Vieux-Pin. L'édifice religieux fut abandonné à la révolution puis restauré par les paroissiens au début du XIXe siècle avant d'être transformée en dépôt d'étalons quelques années tard. "Elle est aujourd'hui hors d’usage", indique la Fondation du patrimoine. Des trous en couverture, une charpente qui menace de s'effondrer, de nombreuses fissurations et enduits dégradés : des travaux importants sont nécessaires pour la remettre en état.
Musée et résidence d'artistes
L'autre chantier prioritaire, c'est celui de l’Infirmerie-Écurie Carmarthen, l'ancienne infirmerie vétérinaire. Là encore, le travail ne manque pas : une pierre de taille en façade qui nécessite une reprise globale, les couvertures et les charpentes, effondrées par endroits, qui requièrent une intervention importante.
Le patrimoine, c'est formidable de le sauver mais pour en faire quoi?
Stéphane Bern
Le projet de valorisation d'un site, en quelque sorte ses débouchés, est l'un des quatre critères pris en compte par la Fondation du patrimoine dans sa sélection. Une fois retapée, l'église du Vieux-Pin a vocation à devenir un espace muséographique et accueillir des expositions temporaires. L’Infirmerie-Écurie Carmarthen, quant à elle, pourrait devenir une résidence d'artistes ou un lieu d'hébergement de groupes, avec , dans les deux cas, des espaces dédiés aux chevaux.
Si toutes les conditions sont réunies (financières notamment), les travaux devraient s'achever à la fin de l'année prochaine (2023).
Cinq sites normands soutenus en 2021
Depuis son lancement en 20218, le loto du patrimoine a permis de collecter 100 millions d'euros pour la Mission pour la sauvegarde du patrimoine en péril. L'édition 2021 a battu un record avec plus de 28 millions d'euros. En Normandie, cinq sites ont pu profiter de cette manne financière : le Château de Magny-en-Bessin dans le Calvados (300 000 euros), la filature Levavasseur, située à Pont-Saint-Pierre dans l'Eure (225 000 euros), l'Abbaye de La Lucerne dans le sud-Manche, le Château du Tertre à Belforêt-en-Perche dans l'Orne (96 000 euros) et l'église Notre-Dame de Hondeng-Hodenger en Seine-Maritime (84 000 euros).