Ce n'est pas la première fois que la députée du Cotentin fait entendre une voix discordante au sein de la majorité. Ce vendredi, Sonia Krimi a reçu des "gilets jaunes" à sa permanence et exprimé clairement son soutien au mouvement.
"Si je n'étais pas député, je serais avec eux dans la rue." Ce n'est pas la première fois que Sonia Krimi fait entendre une voix discordante au sein de la majorité. La députée de la Manche s'était déjà faite remarquer par ses prises de position sur les centres de rétention et sur le projet de loi asile et immigration. Plus récemment, elle a clairement exprimé son opposition à l'élection de Richard Ferrand au "Perchoir". Ce vendredi, elle recevait à sa permanence de Cherbourg une délégation de "gilets jaunes". Pour l'occasion, elle avait elle revêtu l'emblématique gilet de sécurité. Et, au-delà du symbole, exprimé son soutien par des mots.
"Comme on (ndlr: les députés) représente le peuple, on ne peut pas être contre un mouvement qui porte la voix du peuple. Je ne veux plus entendre un député critiquer le mouvement des gilets jaunes", affirme Sonia Krimi, "il y a bien évidemment des débordements mais il ne faut pas stigmatiser tous les gilets jaunes (...) aujourd'hui, j'ai rencontré des gens qui ne sont pas "écolosceptiques", qui ne sont pas opposés à la transition énergétiques. Je n'ai pas rencontré des personnes incultes qui ne savent pas que le prix de l'essence c'est de la géopolitique."
"On touche à quelque chose de très important"
L'élue du Cotentin estime que les gilets jaunes demandent des choses de bon sens. "La taxe carbone est nécessaire. Mais elle ne doit pas peser sur les plus démunis. Là, on touche à quelque chose qui est très important, on touche à la mobilité des gens. A Paris, on s'en fout. Ici, on ne peut pas faire autrement (...)Davantage de justice sociale doit accompagner cette transition écologique. "Et de faire une critique à peine voilée des propositions du gouvernement à travers l'exemple d'une de ses amies, aide à domicile, touchant le smic avec deux enfants à charge. "Elle a une voiture qui ne passera pas le contrôle technique. Depuis des mois, elle n'arrive pas à obtenir un prêt pour faire les réparations nécessaires. Ce n'est pas les 2500 euros ni même les 4000 euros qui vont lui permettre d'acheter une voiture qui respecte l'environnement. Il faut beaucoup plus. Ce n'est pas un cas simple et c'est cas qui est loin d'être isolé."
Sonia Krimi affirme qu'elle fera remonter les demandes des gilets jaunes de Cherbourg au président de la République. Ce dernier doit faire des annonces mardi prochain pour rendre "acceptable et démocratique" la transition écologique, selon l'Elysée.