Laissée à l'abandon depuis de nombreuses années, la criée de l'Epi à Cherbourg est condamnée à la destruction. Un Cherbourgeois refuse voir disparaître ce patrimoine. Il a sollicité l'intervention de Stéphane Bern.
Elle fait partie du paysage cherbourgeois depuis l'après-guerre. En 1952, Cherbourg se dote de sa première criée pour la débarque du poisson. Mais la criée de l'Epi ne restera pas longtemps en service. Jugée trop petite, elle est abandonnée au bout de huit ans seulement. 70 ans plus tard, le site fantôme est désormais menacé de destruction. Une perspective à laquelle Nicolas Calluaud, responsable de la fédération UDI de la Manche, ne peut se résoudre.
Le Cherbourgeois a donc pris sa plus belle plume pour solliciter l'aide du Monsieur patrimoine du gouvernement, l'animateur et spécialiste des têtes couronnées Stéphane Bern. Une bouteille à la mer qui n'est pas restée lettre morte. "Il m'a informé qu'il souhaitait que ce bâtiment soit inscrit dans sa mission patrimoine", assure Nicolas Calluaud, avant de préciser : "après étude, car nous souhaitons qu'il y ait une étude sérieuse réalisée sur ce bâtiment pour savoir si oui ou non il peut être sauvé."
Bien plus que 50 000 euros
Et la précision est importante. Car après avoir été laissé à l'abandon durant plusieurs dizaines d'années, le site est dans un état peu reluisant. Fondations fragiles, corrosion : le temps a fait son oeuvre. La municipalité avait un temps envisagé une réhabilitation avant de faire marche arrière. "Attention, là il va ya avoir de l'argent à mettre", prévient Michel Louiset, maire-adjoint de Cherbourg-en-Cotentin, "Oui, on peut préserver la patrimoine, j'y suis très favorable, mais à une seule condition : il va falloir trouver les financements. C'est pas 50 000 euros qu'il va falloir trouver. Mais bien plus."Par deux fois auparavant, la mission patrimoine de Stéphane Bern a donné un coup de pouce salutaire à deux sites patrimoniaux du Cotentin, via notamment le fameux loto du patrimoine. Le château de Carneville a ainsi bénéficié d'une enveloppe de 490 000 euros. Le hangar à dirigeable d'Ecausseville, véritable cathédrale de béton, a lui été aidé à hauteur de 50 000 euros.