Ça bouchonne à Cherbourg. Dans cette ville de 80 000 habitants, les rues sont en travaux depuis début septembre pour le chantier du Bus nouvelle génération qui va durer deux ans. Voici quelques solutions pour échapper aux embouteillages et rester zen...
Une ville paralysée par des travaux. A Cherbourg (50), depuis le 5 septembre, les usagers de la route doivent composer avec des ralentissements et des embouteillages.
Cela est lié au chantier du Bus nouvelle génération, le BNG, dont l’objectif est de diversifier les modes de déplacement et de limiter l’utilisation de la voiture individuelle.
2,5 km de voies dédiées aux bus et 4,3 km de voies cyclables supplémentaires seront aménagées.
Arnaud Catherine, vice-président de l'agglomération du Cotentin en charge des mobilités
"Transports en commun repensés, nouvelles pistes cyclables, cheminements piétonniers plus confortables, l’espace public va se réinventer ", assure la Communauté d’agglomération du Cotentin sur son site internet.
Les travaux visent à améliorer la ponctualité et la rapidité des transports en commun. L’agglomération envisage une hausse de 70% de la fréquentation des bus à l’horizon 2025. "2,5 km de voies dédiées aux bus et 4,3 km de voies cyclables supplémentaires seront aménagées", détaille Arnaud Catherine, vice-président de l’agglomération du Cotentin en charge des mobilités. Pour favoriser l'utilisation du vélo, 780 nouvelles places de stationnement verront le jour.
Le chantier va durer deux ans. Alors pour échapper aux bouchons, voici quelques alternatives.
Pour les plus sportifs : enfourchez votre vélo
Ils sont plus nombreux à pédaler dans les rues de Cherbourg. Pour ne pas être bloqué dans les embouteillages et subir des ralentissements, certains Cherbourgeois circulent désormais à bicyclette.
« On voit bien que les bouchons actuels provoquent des difficultés pour arriver à l’heure au travail et que la voiture devient difficile à stationner. Et on voit une progression de l’usage du vélo et des trottinettes », constate Cathy Camus, médiatrice sur le projet BNG, missionnée par l’Agglomération du Cotentin.
La tendance se ressent dans les magasins de cycles. « Depuis les travaux du BNG, on a clairement plus de personnes qui viennent se renseigner ou acheter des vélos », constate Laurent Huot, responsable de la boutique Giant de Cherbourg.
Plus écolo et plus économe que la voiture, la petite reine séduit de plus en plus. Mais l’engouement pour le vélo est encore plus marqué à Cherbourg ces dernières semaines. Depuis le début du chantier du BNG, ce magasin comptabilise environ 30% de ventes supplémentaires qu’en septembre dernier. Même constat côté atelier : deux fois plus de réparations ont eu lieu ce mois-ci, par rapport à l’an passé.
Pour les Cherbourgeois qui ne sont pas équipés, des vélos et des trottinettes électriques en libre-service sont accessibles depuis le mois de juillet dans les rues de la ville.
Pour les plus flexibles : ajustez vos horaires
Certains automobilistes peuvent difficilement se passer de leur véhicule, à l’image de Laurie Louichon. Cette Cotentinoise habite à Flamanville et travaille à Cherbourg : "j’ai bien pensé à acheter une trottinette électrique, mais c’est un investissement », admet la jeune femme. Si elle effectuait le trajet domicile-travail en une demi-heure, elle passe désormais 45 minutes dans sa petite voiture. Depuis le début du mois de septembre, cette automobiliste a donc adapté ses horaires : « je pars 20 minutes plus tôt chaque matin, pour ne pas arriver en retard au bureau ».
Eviter de circuler en voiture aux heures de pointe est préférable, rappelle l’agglomération du Cotentin. C’est entre 7 heures et 8h30 le matin et entre 17 heures et 18h30 le soir que la situation est la plus critique.
Pour les plus patients : adoptez un autre itinéraire
"On prend d’autres itinéraires, on change nos habitudes", explique Estelle Hamel, au volant de sa 208 Peugeot. Au départ d’Octeville, cette Cherbourgeoise passe par le quartier de la gare chaque jour pour se rendre sur son lieu de travail. Depuis le début du chantier, elle emprunte désormais un autre itinéraire en remontant sur les hauteurs de la Glacerie, "ça circule bien et je ne perds pas de temps", se réjouit la quinquagénaire.
Mieux vaut éviter le secteur de la gare, particulièrement touché par les embouteillages. A la fin des travaux, ce quartier sera le point de convergence de tous les modes de transport, tels que le train, le vélo, le covoiturage. Un parvis piétons de 3000 m2 y verra aussi le jour.
Pour contourner les bouchons aux heures de pointe, l’Agglomération du Cotentin conseille des itinéraires. Une documentation intitulée « Flash info, comment se déplacer pendant les travaux ? » est accessible en ligne. En fonction des déplacements, des trajets représentés sur une carte sont recommandés :
- Se déplacer à l’intérieur de Cherbourg-en-Cotentin. Pour les traversées Est-Ouest : emprunter le boulevard Guillaume le Conquérant.
- Se rendre à Cherbourg-en-Cotentin : depuis la RN13 pour traverser la ville. Emprunter le contournement Est puis le boulevard maritime ou le boulevard de l’Est.
- Se rendre à Cherbourg-en-Cotentin : depuis/vers le Val-de-Saire. Pour traverser le centre-ville. Emprunter le boulevard Guillaume Le Conquérant.
- Se rendre à Cherbourg-en-Cotentin : depuis la D650. Centre-ville : emprunter la vallée de Quincampoix. Ouest : accès par le boulevard de l’Atlantique et la ZA des Fourches. Est : accès par le boulevard de l’est et la vallée de Quincampoix.
- Depuis/vers La Hague. Pour traverser la ville : emprunter le boulevard Guillaume le Conquérant.
Malgré ces itinéraires bis, certains Cherbourgeois reconnaissent qu’il y a peu de contournements possibles dans cette ville de bord de mer. "On a tous les mêmes idées et on se retrouve dans d’autres bouchons !", s’agace Laurie Louichon avant d’ajouter résignée : "la seule solution est de prendre son mal en patience".