Pour son premier tour du monde en solitaire, le skipper cherbourgeois enchaine les galères. En l'espace de 24 heures, il a endommagé ses deux spis. Pas de quoi pour autant faire sombrer le moral du navigateur normand.
Pour Louis Duc, les premiers ennuis ont surgi deux jours à peine après le grand départ aux Sables d'Olonne, des "petits soucis techniques" qui ont contraint le navigateur normand à lever le pied mardi soir avant de pouvoir réparer. "Ça va se résoudre, rien de bien grave", lançait le Cherbourgeois dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux mercredi.
Hélas, quelques heures plus tard, alors que le skipper de Fives Group – Lantana Environnement avait retrouvé une bonne vitesse, son petit spi (une voile d'avant) se déchirait. Une galère qui allait en entraîner une autre. Le grand spi, déployé pour compenser cette avarie, explosait littéralement quelques heures plus tard sous le coup d'une rafale.
"On a eu une nuit assez compliquée puisque j'ai explosé mon grand spi, ça m’a mis une heure et demie - deux heures à tout remballer", racontait jeudi soir Louis Duc, "Il y a rien qui est passé à l’eau, j’ai tout récupéré. Donc je vais promener des bouts de chiffon pendant tout le tour du monde. Il y a un moment où ça va être quand même pénalisant mais maintenant je vais faire ma course avec ce qu’il me reste."
"Il y a pire que nous"
Ce vendredi matin, le skipper cherbourgeois occupe la 30e place du classement alors que la flotte navigue au large des Canaries. Malgré les galères (problèmes d’électronique, de safran, des spis déchirés), Louis Duc affichait jeudi soir un solide moral. "Aujourd'hui ça déboîte, ça c'est pas mal. Il y a des grains, ça monte jusqu’à 32, 33 nœuds, le bateau monte à 25 nœuds. Donc finalement il n’y a pas trop de quoi se plaindre. J’ai vu qu’il y a déjà des concurrents qui sont dans la misère. Donc, il y a pire que nous." Ainsi, le Malouin Maxime Sorel (V and B- Monbana - Mayenne) a dû se dérouter vers Madère pour réparer son mât. Une manœuvre rendue compliquée par une blessure à la cheville.
Ce vendredi matin, les nouvelles communiquées par l'équipe du skipper de Fives Group – Lantana Environnement étaient encourageantes. "Toute la nuit dernière, il était le plus rapide en VMG (velocity made good : vitesse de rapprochement par rapport à la route directe) des bateaux à dérives. Louis a en effet opté depuis hier pour une route plus à l’ouest que le gros de la flotte : il bénéficie ainsi pour le moment d’un meilleur angle par rapport au vent."
Deux autres Normands sont engagés dans cette 10e édition du Vendée Globe. Le Havrais Charlie Dalin, l'un des favoris, occupe actuellement la sixième place (après avoir fait la course en tête les premiers jours). Pour le Rouennais Manuel Cousin, en revanche, la course est plus compliquée. Le skipper de "Coup de pouce" reste scotché à la 36e position.