La situation à Gouville-sur-Mer devient préoccupante. Les fort coefficients de marée (115) additionnés à un fort coup de vent ont sérieusement entamé la dune déjà fragilisée. Avant que la mer n'envahisse une partie de la commune, la mairie souhaite tirer le signal d'alarme.
Ce devait être la fin de dix années d'angoisse pour cette commune du littoral manchois. Il y a deux ans, la municipalité de Gouville-sur-Mer avait investi dans des géotubes, d'énormes poches remplies de sable et d'eau sous pression pour tenter de sauver la dune grignotée chaque année un peu plus par la marée. Le dispositif devait rehausser le niveau de toute la plage de près de 2 mètres 50. Le chantier était imposant : un kilomètre d'améngament pour un coût de 800 000 euros. Mais deux ans plus tard, tout est à refaire.
Les grandes marées de cette semaine, conjuguées à un fort coup de vent, ont sérieusement entamé la dune. Le dispositif déployé deux ans auparavant a atteint ses limites. Madame le maire voudrait le doubler, installer une deuxième épaisseur de géotubes. Le temps presse. Et ce d'autant plus que les prochaines grandes marées sont prévues dans trois semaines. Problème : un tel chantier nécessite l'autorisation de Direction Départementale des Territoires et de la Mer, soit les services de l'Etat. "Ils nous ont demandé d'attendre deux ans pour voir comment réagissait cette protection mais ces deux ans nous ne les avons plus !", s'alarme Béatrice Gosselin.
Car les enjeux vont bien au-delà de la simple préservation de la dune. C'est l'avenir d'une partie de la commune qui est menacé. A quelques mètres de la mer, le camping de la belle étoile, ses trois hectares et ses 150 mobil-homes pourraient se retrouver submergés. La zone ostréicole, qui représente 600 emplois selon la maire de Gouville-sur-Mer, serait également ménacée.