Soupçonné d'avoir inventé une agression, un maire de la Manche au tribunal

Bernard Denis a reconnu avoir tiré lui-même dans son fourgon au mois de mai pour faire croire à une agression. Le maire de Saint-Côme du Mont était convoqué aujourd'hui pour une Comparution de Reconnaissance Préalable de Culpabilité, mais l'audience a tourné court. L'édile sera prochainement jugé par le tribunal correctionnel.

Depuis un an, Bernard Denis défraye la chronique. À plusieurs reprises, il dit avoir été victime d'agressions et d'actes d'intimidation. Les premiers faits remontent au mois de décembre 2021. Sa voiture est retrouvée incendiée et un tag bombé sur le mur de sa maison laisse alors penser à un geste politique : "Le maire soutien Macron ! Zemour président "(avec un seul M)... Bernard Denis reçoit ensuite une lettre anonyme mais il tient bon : pas question pour lui de démissionner, encore moins de se taire : "Je suis une tête de lard", dit-il. Son cas attire l'attention des médias et d'une classe politique traumatisée par la recrudescence des agressions d'élus locaux.

Au mois de mai, Bernard Denis annonce que deux impacts de tirs sont retrouvés sur son fourgon. L'enquête menée par la section de recherches de Caen permet de déterminer que le maire a menti. "Bernard Denis a reconnu avoir tiré lui-même sur son fourgon et avoir inventé cette agression", déclare alors le procureur de la République de Coutances.

Retrouvé avec les mains et les pieds cloutés

Nouveau rebondissement, au début du mois de novembre, le maire de Saint-Côme est retrouvé " dans un champ à proximité de la salle des fêtes, blessé au visage et présentant des clous plantés dans le dessus des mains et dans chacun de ses talons", explique Michaël Giraudet, le procureur de la République du parquet de Coutances. " Des clous comme ceux utilisés par les charpentiers". L'élu est hospitalisé, et lors de son audition, il revient sur ses précédents aveux, affirmant que les tirs sur son fourgon étaient liés à sa récente agression.

L'Association des Maires de la Manche qui l'avait soutenu se montre aujourd'hui très prudente. "Monsieur Denis reste dans un état psychologique fragile, après avoir passé cet été plusieurs semaines à l'hôpital psychiatrique du Bon Sauveur à Saint-Lô", ajoute pour sa part Jean-Pierre Lhonneur, le maire de Carentan qui le connaît bien.

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Bernard Denis à la sortie du palais de justice de Coutances le 23 novembre 2022. ©Florent Turpin / France 3 Normandie

Bernard Denis était convoqué au palais de justice ce mercredi 23 novembre pour une Comparution de Reconnaissance Préalable de Culpabilité (CRPC). Cette procédure dite de plaider-coupable n'est pas publique. L'audience a tourné court. Le maire de Saint-Côme, qui était accompagné de son épouse, est ressorti du tribunal en évitant la presse. Le procureur de la République indique que cette procédure n'a pas abouti. En conséquence, Bernard Denis sera jugé pour dénonciation de délit imaginaire lors d'une audience correctionnelle le 17 janvier 2023.

 

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