Depuis mardi matin, cinq sauveteurs bénévoles de la SNSM de Ouistreham sont en garde à vue à la la gendarmerie de Caen. La justice émet des doutes sur leur intervention sur le naufrage du Breiz en janvier 2021, lors duquel trois marins avaient péri. En soutien, leurs collègues du Calvados et de Seine-Maritime arrêtent les secours.
Au lendemain du début de la garde à vue de cinq sauveteurs en mer de la SNSM de Ouistreham intervenus en janvier 2021 sur le naufrage du Breiz, leurs collègues du Calvados et de Seine-Maritime se mettent en indisponibilité, et n'assurent donc plus les gardes. En conséquence, une grande partie de la Baie de Seine n'est plus sécurisée par les secouristes bénévoles.
Depuis mardi matin, soit plus de 24h, les gendarmes de Caen interrogent l'équipage de sauveteurs en mer de la SNSM intervenus sur le drame. Le 14 janvier 2021, ces cinq bénévoles avaient embarqué sur le Canot pour secourir le Breiz, un chalutier-coquillard basé à Saint-Vaast-la-Hougue victime d'une avarie près de Port-en-Bessin.
Les sauveteurs auraient-ils commis de mauvaises manœuvres ?
Pendant son remorquage vers Ouistreham, il avait chaviré au large de Lion-sur-Mer. Les trois pêcheurs du bateau en détresse, deux frères originaires de Cherbourg et un marin de Saint-Vaast-la-Hougue, alors à restés à bord, n'avaient pu survivre au drame.
Dans les conclusions de son analyse de l'intervention, le bureau d'enquête des évènements de mer (BEA Mer) avait en janvier dernier mis hors de cause les sauveteurs. Selon celui-ci, "le manque d'expérience des pêcheurs et la surcharge" du coquillard étaient la cause du naufrage.
Pourtant, depuis hier, les cinq sauveteurs bénévoles de la SNSM intervenus sur les lieux, quatre hommes et une femme, sont entendus dans les locaux de la gendarmerie de Caen, sous le régime de la garde à vue. La justice soupçonnerait les secouristes d'avoir commis de mauvaises manœuvres, susceptibles de mettre en péril les naufragés.
Nos sauveteurs, assistés de leurs avocats, collaborent avec la justice afin de faire toute la lumière sur ce dramatique accident néanmoins nous nous étonnons d’être convoqués et placés en garde à vue alors que le rapport du BEA Mer établit clairement qu’aucune faute de procédure n’a été commise par nos bénévoles. Nous ne savons rien des infractions dont ils pourraient être suspectés, à ce stade.
Philippe Auzou, délégué départemental de la SNSM du Calvados
Les cinq sauveteurs bénévoles sont accompagnés par des avocats du service juridique de la SNSM. La section départementale de l'association de sauvetage en mer déclare par ailleurs "s’associer à la peine des familles et apporter tout son soutien aux bénévoles également durement éprouvés par cette intervention et par ses suites".