Mathieu Johnann et Flavie Flament, tous deux originaires de la Manche, participent au plan interministériel contre les violences faites aux enfants, lancé ce mercredi par le gouvernement.
En 2006, l'Observatoire national de l'enfance en danger recensait 77.500 cas connus d'enfants de moins de 15 ans en danger. Chaque année, le 119, numéro vert de l'enfance en danger, signale 47 000 cas. Ce mercredi, la ministre des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol a présenté un plan interministériel conçu sur trois ans de lutte contre les violences faites aux enfants.
Organisation d'un recensement statistique officiel, publication annuelle du nombre d'enfants morts à la suite de violences intrafamiliales, mise en place d'un médecin "référent maltraitance" dans chaque hôpital, formation des personnes au contact des plus jeunes, et prévention du syndrome du "bébé secoué" auprès des parents font notamment partie de la vingtaine de mesures destinées à mieux lutter contre un phénomène sous-estimé.
Ce plan s'accompagne d'une campagne nationale de communication comportant affiches et vidéos pour faire connaître le 119, numéro vert de l'enfance en danger. Son slogan: "Enfants en danger. Dans le doute, agissez !".
Parmi les personnalités participent à cette campagne de sensibilisation : deux Normands. Le Saint-Loi Mathieu Johann, tout d'abord, élu au conseil municipal de sa ville et devenu célèbre suite à sa participation à la Star academy. En 2005, il a témoigné dans un livre, "La passion pour seul bagage", des violences sexuelles dont il a été victime enfant pendant quatre ans. Il est devenu ambassadeur de l’Association La Voix de l’Enfant.
Originaire de Valognes, Flavie Flament avait été violée durant son adolescence par un homme bien plus âgé qu'elle. Elle avait raconté cette histoire douloureuse dans son livre "La consolation" avant de révéler par la suite l'identité de son agresseur. L'animatrice participe elle aussi à cette campagne contre les violences faites aux enfants.
Reportage de Franck Bodereau et Mathieu Hauville
Intervenants:
- Mathieu Johann
- laurence Rossignol, ministre des familles, de l’enfance et des Droits des femmes
Téléchargez ci-dessous le guide complet d'information sur le 119
Que retenir du 119 ?
> C’est un numéro dédié à la prévention et à la protection des enfants en danger ou en risque de l’être.> Ce sont 45 écoutants, professionnels de l’enfance qui se relaient 24 h/24 pour répondre aux appelants et évaluer les situations.
> Il est joignable 24 h/24 - 7 j/7 - 365 j/an.
> C’est un numéro d’appel gratuit depuis tous les téléphones : fixe, mobile, cabine téléphonique.
> Il n’apparaît sur aucun relevé détaillé de téléphone.
> Il est joignable de toute la France, des départements d’Outre-mer (Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Martinique, Mayotte) et de certaines collectivités d’Outremer (Saint Barthélémy).
> Il respecte la confidentialité des appels en conformité avec l’avis de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) du 10 mai 2010 et la délibération de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) n° 2011-274 du 21 septembre 2011.
> C’est un numéro d’urgence (chaque appel injustifié retarde un appel fondé).
Qui peut appeler ?
> Les enfants, les adolescents et les jeunes majeurs confrontés à une situation de danger ou de risque de danger, pour eux-mêmes ou pour un autre enfant qu’ils connaissent.
> Les adultes confrontés ou préoccupés par une situation d’enfant en danger ou en risque de l’être : famille proche, famille élargie, voisinage, tout professionnel de la communauté éducative, des loisirs...
Appeler le 119 est un acte citoyen.
A savoir :
Toute personne qui s'abstient d'agir alors qu'elle a connaissance d'une situation d'un enfant en danger peut être punie de 3 ans d'emprisonnement et de 45 000 € d'amende.