Centrales nucléaires : 33 mesures pour améliorer la sécurité

Le rapport de la commission parlementaire sur la sûreté et la sécurité des installations nucléaires ne pouvait pas mieux tomber, deux jours après le "crash" d'un drone superman de Greenpeace. Le rapport présenté ce jeudi préconise 33 mesures pour améliorer la sécurité des centrales.

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Le rapport Pompili 

Le rapport Pompili est présenté à l’assemblée ce 5 juillet. Le document, élaboré par une commission d'enquête parlementaire préconise 33 mesures pour rendre les centrales nucléaires françaises plus sûres face aux risques d'accident et de
terrorisme.


Parmi ces mesures :
  • renforcer le rôle de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN),
  • contrôler la sous-traitance dans le secteur,
  • envisager d'autres modes de stockage des déchets,
  • mettre plus de gendarmes dans les centrales
  • publier un programme prévisionnels des réacteurs à démanteler
               
La commission avait été lancée début février pour faire le point sur les enjeux de sûreté (éviter les accidents) et de sécurité (contre les actes de malveillance) dans un pays qui compte de nombreuses installations nucléaires, avec 19 centrales ou encore l'usine de retraitement de La Hague.

Elle était présidée par Paul Christophe (UDI-Agir). Son rapporteur Barbara Pompili (LREM), ancienne secrétaire d'Etat à la biodiversité, a enchaîné les auditions et les visites de sites pendant cinq mois, allant même jusqu'au Japon.

Ces travaux font en effet suite à la catastrophe de Fukushima, mais aussi à plusieurs intrusions sur des sites d'EDF de militants Greenpeace pour dénoncer le "risque nucléaire". Encore mardi, un drone de l'organisation a survolé une centrale proche de Lyon.
"La commission d'enquête n'est pas tombée dans le piège d'un débat pour ou contrele nucléaire", assure Paul Christophe dans son avant-propos au rapport publié ce jeudi. Les préconisations "ont le mérite de lancer un certain nombre de réflexions qui
ne manqueront pas d'alimenter les travaux de la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE)", souligne-t-il.
 

L'épineuse question de la sous-traitance dans le nucléaire

               
Barbara Pompili évoquait la sous-traitance ce matin sur France Inter :"ce dont je n'avais pas pris la mesure, c'était le recours massif à la sous-traitance sur les installations nucléaires (...) on a un turn over et une perte de compétence chez EDF sur des sujets absolument essentiels (...) on a des problèmes de controle qui entraînent en cascade un certain nombre de petites failles ou plus grandes failles dans un secteur où il faut réduire le risque au minimum" Le rapport recommande de "favoriser la réintégration des compétences au sein des entreprises exploitantes afin de contenir
le niveau de sous-traitance et de ce fait de mieux maîtriser la conduite des sites
".
 

Un échéancier des démantelements

Les députés recommandent "la connaissance même approximative d'un échéancier de démantèlement", dont le coût et le financement restent problématiques. "Par transparence, on peut imaginer que la première échéance pourrait concerner les réacteurs du Bugey, mis en service en 1979", avancent-ils ainsi. Ils soulignent aussi que "la prolongation de l'exploitation du parc actuel n'est pas certaine, malgré la volonté affichée d'EDF" de prolonger la vie de ses réacteurs au-delà de 40 ans.


Un contrôle de parlementaires sur les infos classifiées du nucléaire

Dans leur rapport, les députés préconisent la création d'une Délégation parlementaire au nucléaire civil dont les membres pourraient avoir accès aux informations classifiées nécessaires, à l'image de ce qui se fait déjà dans le domaine du renseignement.

Les membres de la commission d'enquête se plaignent d'ailleurs de s'être heurtés au secret défense invoqués par les pouvoirs publics comme par EDF, notamment sur la question de la résistance à une attaque des piscines où sont entreposés les combustibles irradiés.
               
Signe de tensions au sein de cette commission pluripartisane, la publication du rapport a été votée par 15 voix pour, six contre et deux abstentions. L'examen du rapport fin juin a aussi été marqué par quelques controverses.
               
"Ce rapport souffre d'un péché originel dans sa construction. Il comporte un postulat de départ selon lequel les opposants au nucléaire, lesantinucléaires, ont raison", a ainsi jugé le député (LR) Julien Aubert.

 

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