Alors que l'EPR de Flamanville n'est toujours pas en service, EDF assure que toute la filière nucléaire française est prête à assurer de nouvelles commandes
Après les dérives du chantier de l'EPR de Flamanville (Manche), EDF avait lancé un plan comprenant 25 engagements, présentés l'an dernier et destinés à restaurer la "confiance" dans la filière. "Nous avons 22 des 25 engagements qui ont attaqué la phase de déploiement", a détaillé lundi Alain Tranzer, délégué général à la qualité industrielle et aux compétences nucléaires d'EDF, faisant le point sur ce projet lors d'une conférence de presse.
Cet ancien du groupe automobile PSA est chargé de mettre en oeuvre le plan "excell" d'EDF, qui doit s'appliquer à toute la filière française. Cette dernière espère des commandes de nouveaux réacteurs en France, un voeu qui pourrait se réaliser prochainement. L'exécutif doit se prononcer avant la fin de l'année sur cette question, accélérant son calendrier après la publication récente du rapport du gestionnaire du réseau électrique RTE soulignant l'avantage économique du nucléaire.
Une filière qui a "besoin de nouveaux projets"
"La filière se transforme et elle sera prête", a affirmé M. Tranzer, qui a assuré que de nouveaux EPR pourraient être livrés dans le respect des coûts et du calendrier, contrairement à celui de Flamanville. "Nos entreprises se sont préparées et elles pensent être prêtes notamment pour de nouveaux projets", a ajouté Alain Gauvin, directeur général d'Onet Technologies et l'un des responsables du GIFEN (Groupement des industriels français de l'énergie nucléaire). "Pour consolider ces acquis, on a besoin de nouveaux projets, de nouveaux contrats, sur la durée", a-t-il souligné.
Le plan "excell" porte sur plusieurs chantiers: gouvernance des grands projets, montée en compétence de la filière, fabrication et construction garanties conformes du premier coup, meilleures relations avec les fournisseurs et enfin standardisation pour renforcer la qualité et la sûreté.
Le chargement du combustible prévu fin 2022 à Flamanville
Un volet spécifique est aussi consacré à un "plan soudage" - alors que les derniers retards de l'EPR de Flamanville sont justement dus à des soudures défectueuses qui doivent être reprises. "Flamanville est sur sa trajectoire pour faire le chargement (du combustible) fin 2022", a confirmé Alain Tranzer. Le plan d'amélioration "aide à être plus serein et plus confiant dans le fait qu'on tiendra le jalon de fin 2022, parce que tous les petits grains de sable, on les aura évacués", a-t-il assuré.
Dans un rapport très sévère rendu en juillet dernier, la cour des comptes rappelait que les coûts de construction et le délai de mise en service de l'EPR de Flamanville avaient résepctivement multiplié par 3,3 et 3,5 par rapport aiux prévisions initiales.