En déplacement, vendredi 21 juin à Alençon (Orne), François de Rugy s'est exprimé sur les retards de l'EPR de Flamanville (Manche). Il insiste sur la responsabilité d'EDF d'assurer la sécurité des installations nucléaires et annonce de nouvelles installations d'éoliennes en mer en Normandie.
En déplacement à Alençon (Orne), en soutien au maire, vendredi 21 juin 2019, le ministre de la transition écologique s'est exprimé au sujet des retards successifs du chantier de l'EPR de Flamanville (Manche).
Selon François de Rugy, le chantier ne doit pas être abandonné malgré une facture multipliée par quatre : "EDF doit tout faire pour que la centrale produise un jour de l'électricité mais la première priorité est la sécurité des installations nucléaires existantes ou futures (...) On ne peut pas envisager qu'EDF ait investit 11 milliards d'euros dans ce projet de central nucléaire nouvelle génération et que ca ne produise pas d'électricité" a-t-il déclaré en direct dans l'édition du 12/13, vendredi 21 juin.
Le ministre de l'écologie a souligné la responsabilité d'EDF dans le respect des règles de sécurité demandées par l'agence de sûreté nucléaire (Asn) : "L'Asn a demandé un certain nombre de modification à EDF. EDF doit répondre aux demandes de l'autorité de sûreté du nucléaire" insiste-t-il en référence aux huit soudures qui doivent être reprises. Des réparations qui vont entraîner, à nouveau, des retards pour le chantier.
François de Rugy évoque aussi des réflexions à mener sur la réelle plus-value de l'énergie nucléaire sur les énergies renouvelables au vue de la baisse du coût de ces dernières :
Les coûts de production de l'électricité par le nucléaire augmentent alors que les coûts de production de l'électricité par les éoliennes et le solaire baissent. (...) Je vais lancer dès cet été un nouvel appel à projet pour qu'on puisse définir une nouvelle zone de production d'éoliennes en mer au large de la Normandie.
Les conséquences du retard : des coûts qui s'accumulent et des problématiques industrielles
Les conséquences du retard sont très nombreuses. Elles sont d'ordre financier et industriel.
Le coût de l'énergie nucléaire augmente d'abord. François de Rugy a annoncé "onze milliards d'euros", un chiffre qui date d'un an et demi. En 2022, il pourrait être de 13 milliards, avec des conséquences sur le prix du kilowattheure et donc pour le porte-monnaie du consommateur, explique le journaliste de France 3, Sylvain Rouil.
Il y a également des conséquences financières pour les collectivités car un EPR qui ne fonctionne pas, ce sont des taxes qui ne vont pas dans les caisses des départements.
Sur le plan industriel, deux problèmes se posent. Le vieillissement du matériel installé en début de chantier d'abord. Le matériel qui n'a pas encore fonctionné s'expose à des risques de corrosions d'après l'Asn. Cela pose indirectement le problème de la durée de vie de l'EPR : 60 ans mais à partir de 2012 ou de 2022 ?
Enfin, le décret d'autorisation d'activité. Dix années avaient été données à EDF pour mener à bien le chantier. Trois années ensuite jusqu'en 2020. Et il faudra en signer un nouveau pour 2022, et donc, potentiellement, de nouvelles autorisations et enquêtes publiques. Cela entraînerait de nouveaux retards.