La Commission Locale d'Information de Flamanville se réunissait ce mardi 28 mai. Selon Yannick Rousselet, spécialiste du nucléaire chez Greenpeace, huit soudures vont devoir être refaites sur l'EPR.
Le coût de l'EPR est pour l'heure officiellement de 10,9 milliards d'euros. Mais la facture pourrait encore grimper selon Greenpeace. Son chargé de campagne nucléaire, Yannick Rousselet, a ainsi déclaré à l'AFP, que les problèmes de soudure pourraient entraîner un surcoût de deux milliards d'euros. La Commission Locale d'Information de l'EPR de Flamanville se réunissait ce mardi sur la commune des Pieux.
L'ASN ne va pas aller contre l'avis des experts. L'affaire est pliée
Selon Yannick Rousselet, EDF va devoir refaire huit soudures non conformes et cela va lui prendre "deux, trois ans". L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) doit se prononcer "courant juin" sur ces huit soudures. En avril, un groupe d'experts du gendarme du nucléaire avait conclu qu'EDF devrait les réparer. EDF, qui proposait de les laisser en l'état en prouvant qu'elles ne posaient pas de problème de sûreté, doit être entendu jeudi par l'ASN. Réparer ces soudures difficilement accessibles implique de détruire une partie du génie civil. "L'ASN ne va pas aller contre l'avis des experts. L'affaire est pliée", juge le spécialiste du nucléaire de Greenpeace.
des accidents graves avec des conséquences plus importantes
A la question de savoir si le calendrier qui prévoyait un démarrage de l'EPR fin 2019 était modifié, le responsable du chantier chez EDF, Bertrand Michoud, a indiqué à l'AFP qu'EDF attendait la décision de l'ASN pour se prononcer. "Si un jour l'EPR démarre et que le pilotage se fait de la même façon que les soudures, ça va être des accidents graves avec des conséquences plus importantes", s'est de son côté "inquiété", durant la réunion, Guy Vastel, de l'Association du contrôle de la radioactivité dans l'Ouest (ACRO). EDF a répondu que "des enseignements avaient été tirés" de l'expérience des soudures.
"Quand on voit qu'il suffisait de prendre le catalogue du fournisseur pour voir noir sur blanc qu'il y avait un problème, on n'est même plus dans le cadre d'une réglementation complexe, on est juste dans la lecture du catalogue!", a relevé M. Rousselet durant la réunion. "Il semble qu'il y ait un délai de quasiment deux ans entre le moment où, à l'atelier, on voit un problème, et le moment où on prévient l'ASN", a en outre déploré le militant.