Les deux associations anti-nucléaires ont décidé de porter plainte contre EDF dans le dossier des soudures défaillantes de l'EPR de Flamanville, une plainte portant sur une dizaine d'infraction à la sûreté.
Le chantier de l'EPR est loin d'être un long fleuve tranquille. Initialement programmée en 2012, la mise en service de ce réacteur nucléaire de dernière génération est désormais prévue au mieux pour 2020. Car chaque année, une nouvelle "péripétie" vient retarder le calendrier.
Si 2017 a été marqué par les anomalies détectées dans la composition de l'acier de la cuve de l'EPR, en 2018 ce sont les soudures sur le circuit secondaire (la tuyauterie permettant d'évacuer la vapeur générée par le réacteur) qui posent problème. Et selon les estimations, un nouveau retard oscillant entre quelques mois et deux ans semble inévitable.
C'est sur ce dernier dossier que deux associations anti-nucléaires, Greenpeace et Sortir du nucléaire, ont décidé d'attaquer EDF et Framatome (ex Areva NP) en justice. Une plainte doit être déposée ce mercredi 18 juillet auprès de la procureure du tribunal de grande instance de Cherbourg, une plainte recensant une dizaine d'infractions "au code de l'environnement et à la réglementation relative aux installations nucléaires" qui peuvent toutes faire l'objet de poursuites pénales, avec, en cas de condamnation, des peines de prison et des amendes à plusieurs dizaines de milliers d'euros. Les deux associations pointent ainsi des lacunes dans la communication des anomalies à l'ASN, le gendarme du nucléaire.
Soudures défectueuses sur le chantier de l’ #EPR de Flamanville nous portons plainte contre EDF et Framatome avec @greenpeacefr pour 10 infractions devant le procureur de la République de Cherbourg.https://t.co/0h3irfFr8K
— Sortir du nucléaire (@sdnfr) 18 juillet 2018
En portant plainte, Greenpeace et Sortir du nucléaire espèrent l'ouverture d'une enquête. C'est la procureure de Cherbourg qui décidera (ou non) de nommer un juge d'instruction.