Depuis le mois de septembre, des résidents d'un foyer d'accueil et d'un Ehpad d'Avranches se rendent dans une ferme pédagogique de Granville pour participer à des ateliers avec des animaux. A leur contact, ce public fragile s'épanouit.
Certains parlent de zoothérapie, d'autres de médiation animale. Cette pratique, encore méconnue en France, tend à se développer depuis quelques années. Elle repose, au départ, sur l'observation que le contact avec un animal procure un bienfait moral, un certain bien-être. Elle consiste à faire intervenir des animaux sélectionnés et entraînés par des professionnels spécialisés, auprès de personnes fragiles, en fonction de leurs besoins et de leurs pathologies.
La médiation animale (ou zoothérapie) est notamment utilisée auprès des personnes handicapées et âgées. Ces deux publics participent depuis le mois de septembre à des ateliers organisés à Granville. 30 résidents du foyer Le Val de Sée et 30 de l'Ehpad L'Arc en Sée (deux établissement avranchinais) se rendent régulièrement (par groupe de 10) à la ferme pédagogique La Chèvre Rit pour rencontrer des animaux et s'en occuper.
Des progrès "plutôt nets"
"Ça leur apporte du bien-être, de la détente et parfois des souvenirs d'enfance rejaillissent", explique Marie-Annick Lemasle, coordinatrice des activités du foyer occupationnel d'accueil d'Avranches, "L'affection des animaux, c'est important. Le fait de donner, de recevoir. On a pu voir des personnes qui se sont vraiment détendues au contact de ces animaux." Victor Dujardin, l'animateur-soigneur qui s'occupent d'eux et construit le programme des séances en fonction de leurs envies, confirme: "Les progrès sont plutôt nets, ils prennent beaucoup plus d'initiatives", après seulement quatre séances.Ces personnes, atteintes de trouble moteurs ou cognitifs, trouvent chez leurs "partenaires de jeu", des chiens, des chats mais aussi lapins, chèvres, poneys, ânes ou même cochons, des interlocuteurs attentionnés. "Ils vont avoir une patience qu'ils n'ont pas avec d'autres publics, comme les enfants ou des personnes valides chez qui ils ne toléreront pas certains comportements", explique Manon Desvages, propriétaire de la ferme pédagogique La Chèvre Rit. Ce projet de médiation animale, soutenu par la Ville d'Avranches, se poursuit jusqu'au mois de juin prochain. Si le bilan s'avère positif, l'expérience devrait être reconduite.
Intervenants:
- Marie-Annick Lemasle, coordinatrice des activités du foyer occupationnel d'accueil d'Avranches
- Victor Dujardin, animateur-soigneur à la ferme pédagogique La Chèvre Rit
- Manon Desvages, propriétaire de la ferme pédagogique La Chèvre Rit