Candidats "à l'Angleterre", ils s'étaient installés dans cette commune où 350 camions transitent chaque jour. Ils ont été pris en charge ce mardi par les services de l'Etat et l'association France Terre d'Asile.
Les premiers étaient arrivés voilà trois semaines. Au fil des jours, l'information a circulé par SMS et d'autres sont arrivés. Au total, c'est une dizaine de migrants, afghans, iraniens et syriens, qui a trouvé refuge dans un hangar, une propriété privée située au coeur de la commune de Guilberville, dans la Manche. "Ils avaient organisé une petite vie, ils se chauffaient avec du bois et allaient se ravitailler pour les uns à la boulangerie, pous les autres à l'épicerie, ils utilisaient les toilettes publiques pour avoir accès à un point d'eau", raconte Mickaël Grandin, le maire de Guilberville.
Guilberville a comme particularité d'être un noeud routier. Longeant l'84, elle constitue un lieu de transit pour 350 camions chaque jour. Dont certains prennent la direction de Cherbourg et de son port, l'une des portes vers l'Angleterre, destination privilégiée des réfugiés. La présence des migrants n'est pas passé inaperçue dans cette commune d'un peu plus de 1000 habitants suscitant des réactions contrastées (solidarité ou hostilité) chez la population et nécessitant une médiation du maire.
Le week-end dernier, la gendarmerie, la préfecture et les services de l'Etat sont intervenus au côté de la municipalité pour établir un contact. Une fois la confiance établi, ces migrants ont été prise en charge à Saint-Lô. Un hébergement leur a été proposé ce mardi soir. "Nous allons voir s'ils relèvent de procédure d'asile et ensuite nous allons les prendre en compte dans le service classique de suivi et de traitement de ces situations", explique Jacques Witkowski, préfet de la Manche. Chaque jour, 70 migrants transitent par ce département.
Reportage de Jean-Baptiste Pattier et Joël Hamard
Intervenants:
- Mickaël GRANDIN, maire de Guilberville
- Jacques WITKOWSKI, préfet de la Manche